Dans le cadre de son projet consacré aux enjeux liés à la participation des femmes aux processus électoraux au Tchad, le PILC a organisé une deuxième formation du 12 au 14 juillet en faveur de 50 femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs au CEFOD venues du Hub 03 (Moundou et Doba et du Hub 04 (Koumra et Sarh). Au total, ce sont 100 femmes formées en deux vagues qui ont bénéficié de cette formation.
L’alinéa 3 de l’article 21 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote. » Ceci signifie donc que chaque peuple a le droit de choisir lui-même ses dirigeants et que personne ne doit s’imposer comme leader par la force.

La Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples (Art.13), l’Acte constitutif de l’Union Africaine (Art.4), la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. La plupart des constitutions des pays africains, tout comme celle du Tchad, ont intégré les normes de la démocratie et donc des élections justes et honnêtes. C’est ainsi que la Constitution de la République du Tchad de mai 2018 dispose en son article 3, al. 1er que « la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce soit directement par référendum, soit indirectement par l’intermédiaire de ses représentants élus ».
C’est donc pour créer un cadre adéquat à l’organisation des élections que la loi N° 003/PR/2019 portant code électoral, révisée le 1er mars 2019, a été promulguée.
Il faut par ailleurs mentionner au passage que la participation des femmes dans les instances de décisions est constitutionnelle et s’est traduite par l’adoption de l’ordonnance N° 12/PR/2018 instituant la parité dans les fonctions nominatives et électives par, entre autres l’attribution d’un quota de 30% aux femmes dans les fonctions (…) électives.
La résolution n°66/163 adoptée le 19 décembre 2011 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Selon cette résolution, « …la démocratie est une valeur universelle qui procède de la volonté librement exprimée des peuples de définir leur propre système politique, économique, social et culturel et qui repose sur leur pleine participation à tous les aspects de leur existence ».
Il convient de noter que partout où l’on parle de démocratie, on parle aussi d’État de droit. En réalité, il existe un lien étroit entre la démocratie et l’État de droit.
Mais alors qu’est-ce que les élections ?
Le Lexique de science politique/Vie et institutions politiques définit l’élection en les termes suivants : « technique de désignation des gouvernants recourant à une procédure de vote ». Essayons de comprendre cette définition.
• Élire, c’est choisir une ou plusieurs personnes parmi d’autres en utilisant une technique appelée « le vote ». Mais quand on parle de vote, de quoi s’agit-il ? Le dictionnaire cité ci-dessus, nous fournit la définition suivante : Le vote, c’est une « procédure formelle destinée à dégager un choix collectif par le décompte de choix individuels ».
• Notons bien ceci : le vote permet de connaître le choix, la volonté d’un groupe. Ce groupe peut être de petite taille ou de grande taille ; par exemple : le groupe peut être une association de 3 personnes ; ça peut aussi être les habitants d’un quartier ou d’un pays tout entier.
• Le vote est « une procédure formelle » ou « une technique ». Pour quelles raisons ? Le vote se déroule conformément à des règles bien précises. Pour connaître la volonté du groupe (par exemple lequel des candidats le groupe veut-il pour le représenter ?), il faut utiliser une démarche comportant plusieurs étapes successives. Ainsi, on demande tout d’abord à chaque membre d’exprimer son propre choix. Ensuite, on compte, par exemple ceux qui ont choisi A et ceux qui ont choisi B. Enfin, on compare les résultats. Si ceux qui sont pour B sont les plus nombreux, alors on déclare que le groupe a choisi B. Voilà, on est passé par la connaissance des volontés individuelles pour connaître la volonté de la majorité des membres du groupe !

Pourquoi la question autour de la participation des femmes aux processus électoraux est-elle au centre des préoccupations du PILC ?
Les évolutions sociologiques ne vont pas toujours en faveur des femmes. Le système patriarcal de plus en plus égoïste met à l’écart la femme et sa participation dans la gestion de la chose publique, la cantonnant à un rôle de ménagère. Depuis des siècles, des femmes à travers le monde ont dû se battre pour avoir le droit de voter, de conduire un véhicule, de choisir leur époux, de s’affirmer tout simplement. Et ceci reste une lutte du quotidien, toujours pas gagné d’avance. La preuve, on parle encore de l’équité dans la participation des femmes aux élections au Tchad. Preuve que les efforts ne sont pas encore suffisants vis-à-vis des femmes qui représentent ay moins 52% de la population tchadienne.
Pour le PILC, chaque lutte est importante et celle-ci en particulier car plus de femmes dans la gestion des choses de la cité, c’est d’abord la garantie du respect des droits humains et ensuite l’assurance que celles-ci seront à même de mieux défendre leurs intérêts qu’ils ne les ont été jusque-là.

C’est pour cela que PILC a réuni au total 100 femmes de différentes corporations : leaders de partis politiques, mouvements associatifs pour les formés autour de plusieurs questions afin de les outiller en vue d’une participation plus équitable aux élections. Il s’agit entre autres du sens et de l’importance des élections dans un État démocratique, l’organisation des élections, les institutions impliquées dans l’organisation des élections, les infractions et sanctions afférentes aux élections. Mais pas que, il y a également eu les techniques d’animation, de sensibilisation et de plaidoyer et la question de la citoyenneté. Tout cela dans le but que les femmes soient outillées afin de véhiculer les valeurs démocratiques, les luttes pour la justice sociale et l’engouement des millions des femmes tchadiennes pour les questions électorales.