Continuer à lutter contre les violences faites aux femmes et filles en temps de crise est une nécessité cruciale. Cette nécessité s’explique par les multiples cas d’exploitation et de violence à l’égard des femmes et filles pendant les crises climatiques comme la période des inondations pluviales et fluviales telle que la montée des eaux à Ndjamena et dans les provinces occasionnant le déplacement des personnes sur les sites des sinistrés.

En 2022, le Tchad a connu une des pires inondations de son histoire depuis 1961, selon les spécialistes. Cette catastrophe naturelle a occasionné de nombreux dégâts et pertes matériels et humains. On dénombre près de 1.000.000 de familles sinistrées et 120.000 maisons détruites. Cette situation a contribué à l’augmentation de la vulnérabilité des femmes et filles, rendant plus complexe la réponse à donner et changeant totalement le mode de prévention et de prise en charge des victimes.
Ces familles sont à la merci de l’insécurité, des maladies, de la famine, etc. Les spécialistes prévoient une explosion de maladies épidémiques due aux inondations que sont le paludisme, le choléra et les maladies de peau. Parallèlement, des organisations et bénévoles se déploient sur les sites des sinistrés en apportant l’aide humanitaire et le constat est que ces sites de fortune faits précipitamment n’offrent pas trop de garantie aux femmes et filles qui subissent de plus en plus de violences de toute sorte.
Pour apporter une réponse humanitaire urgente à toutes ces femmes et filles très vulnérables, PILC voudrait renforcer les capacités de son personnel, des partenaires de lutte contre les violences faites aux femmes et filles, les animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers afin de leur permettre de mieux délivrer le service aux bénéficiaires dans l’orientation et la protection et spécifiquement la prise en charge holistique.
C’est au vu de cette urgence que le PILC et son partenaire National Endowment for Democracy (NED) ont uni leurs efforts afin de proposer une réponse concrète pour la prise en charge des victimes de violences faites aux femmes et filles.
Il a été organisé un atelier de 4 sessions au CEFOD
Dans le souci de renforcer les capacités de son personnel, les partenaires de lutte contre les violences faites aux femmes et filles, les animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers, sur la prise en charge des femmes et filles victimes de violences, PILC a organisé 04 sessions de formation allant du 24 au 31 janviers 2023 dans les locaux du CEFOD à N’Djaména de 8h 00 à 16h.
Première session : formation du personnel et partenaires de lutte avec 54 participants, du 24 au 25 janvier 2023
Deuxième session : formation 40 membre du comité de surveillance des quartiers et 8 animateurs, du 26 au 27 janvier 2023
Troisième et Quatrième session : formation des 114 para-juristes et points focaux, reparti en deux groupes dans 2 salles différentes, du 30 au 31 janvier 2023

Un atelier pratique
Il a été question pendant ces quatre sessions de contextualiser les connaissances et techniques sur la prise en charge des violences surtout en temps de crise (inondations, répression des manifestations…) afin de continuer à offrir des services de qualité aux survivantes des violences faites aux femmes et filles. Ceci dans le but de renforcer la capacité de gestion des cas de VFFF du personnel, des partenaires de lutte, des animateurs, des parajuristes, des points focaux et des comités de surveillance des quartiers en temps de crise ; connaître et mettre en application les dispositions relatives à la prise en charge en temps de crise ; améliorer la gestion du stress des participants et les aider à gérer la psychose des bénéficiaires.
En usant d’un style andragogique, la formation était basée sur les règles de l’Approche Par Compétence (APC) afin de permettre aux participants d’interagir directement avec les formateurs. Des jeux de rôles ont été organisés pour mieux appréhender les différentes thématiques.
L’atelier portait sur la prise en charge psychologique des femmes et filles victimes de violences en temps de crises, les généralités sur les VFFF, l’éthique et la déontologie vis-à-vis des cas de VFF en temps de crise, la démarche participative pour l’éradication des VFFF.
Ces jours de formations ont permis de renforcer les capacités d’environ 200 participants (personnels, partenaires de lutte, animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers) tant dans la prise en charge des victimes en temps de crises que l’amélioration de la gestion du stress que vivent les participants en limitant la psychose des bénéficiaires.
