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Mission de suivi des activités du projet Violences Faites aux Femmes et Filles : prévention et prise en charge 

Depuis janvier 2020, le PILC, grâce à la subvention du Fonds d’Affectation Spéciale des Nations Unies pour l’élimination des violences à l’égard des femmes met en œuvre le projet ‘’Violences Faites aux Femmes et Filles au Tchad : prévention et prise en charge’’. Les bénéficiaires directes de ce projet sont 2850 survivantes de violences, viols et autres abus sexuels qui doivent se rendre dans les centres d’écoute qui constituent un abri pour elles en cas de violence.

Après avoir subi de plein fouet les affres de la pandémie de Covid-19, ce projet qui devrait prendre fin en décembre 2022 a obtenu une extension sur la période de janvier à mai 2023. La raison principale de l’extension est que le Tchad traverse depuis plusieurs mois une crise socio-politique et sécuritaire terrible qui a affaiblit les services d’aide aux survivantes et retardé les activités de manière générale. Aussi, le personnel judiciaire (magistrats et greffiers) est entré en grève pendant près d’un mois d’octobre à novembre 2022. En plus de cela, le Tchad a connu une vague d’inondation qui n’a jamais été observée depuis 1961 selon les spécialistes. Cette catastrophe naturelle a occasionné de nombreux dégâts et pertes. 1.000.000 de familles sinistrées et 120.000 maisons détruites. Ainsi, le gouvernement a déclaré un état d’urgence alimentaire suivi d’un état d’urgence sécuritaire et pris beaucoup de mesures restrictives allant de couvre-feu et autres. 

Ceci augmente encore plus la vulnérabilité des femmes et filles, rend beaucoup plus complexe la réponse a donné et change totalement le mode de prévention à adopter. Ces événements impactent aussi le PILC qui est obligé d’adapter ses interventions pour toujours garder le contact avec les bénéficiaires.

C’est dans ce contexte particulièrement complexe que les missions de terrain se sont déroulées.

Séance d’écoute dans la province du Hadjer Lamis. Crédit Photo : PILC

A lire : Les ateliers de formations sur la prévention et la prise en charge dans le cadre du projet Violences Faites aux Femmes et Filles

La première mission de terrain

La première mission de suivi des dossiers et des activités a eu lieu en janvier 2021 et a permis au personnel en charge du projet, aux membres du collège des conseillers et a un membre du comité de pilotage de travailler avec des animateurs et para juristes, afin d’apprécier leur niveau de compréhension du projet, de partager les méthodes de collecte des données sur les VFFF. Ils ont travaillé aussi avec les bénéficiaires directs et indirects pour mesurer l’impact des activités dans leur quotidien. Les avocats quant à eux ont travaillé avec les animateurs et les greffiers des différentes juridictions afin de faire le point des dossiers relatifs aux violences faites aux femmes et filles. La mission a également vérifié l’opérationnalité des centres et pris contact avec les experts locaux afin de les préparer pour d’éventuelles prises en charge des victimes.

La deuxième mission de terrain

La deuxième mission qui a eu lieu en début octobre 2022 mais n’a pas pu être totalement achevée du fait des malheureux évènements du 20 octobre s’est appuyée sur les acquis de la précédente pour continuer dans cette logique de suivi des activités et échanges avec les bénéficiaires, le staff et les autorités locales.

L’équipe de la mission avec les autorités administratives. Crédit photo : PILC

La troisième mission de terrain

Cette troisième mission finale du projet ‘’Violences Faites aux Femmes et Filles au Tchad : prévention et prise en charge’’ qui a eu lieu du 20 au 22 février 2023 dans la région du Hadjer Lamis a permis aux participants d’évaluer les activités globales du projet et d’en mesurer les acquis auprès des bénéficiaires. Mais aussi de suivre les activités d’extensions et évaluer globalement le projet mis en œuvre jusque-là afin de mesurer avec les bénéficiaires et acteurs locaux la durabilité optimale.

Plus spécifiquement, il était question de : discuter avec les autorités locales de l’impact du projet, recueillir leurs observations et recommandations et annoncer l’évaluation finale du projet par une équipe de consultants externe, vérifier l’opérationnalité des centres d’écoute ayant intégré des refuges en leur sein en vue de proposer un plan de continuité au-delà du projet, échanger avec les animateurs et Para Juristes sur la méthode de collecte des données et les exigences du projet VFFF, échanger avec les bénéficiaires primaires du projet VFFF sur leur satisfaction des prestations reçues

Les ateliers de formations sur la prévention et la prise en charge dans le cadre du projet Violences Faites aux Femmes et Filles

Continuer à lutter contre les violences faites aux femmes et filles en temps de crise est une nécessité cruciale. Cette nécessité s’explique par les multiples cas d’exploitation et de violence à l’égard des femmes et filles pendant les crises climatiques comme la période des inondations pluviales et fluviales telle que la montée des eaux à Ndjamena et dans les provinces occasionnant le déplacement des personnes sur les sites des sinistrés. 

Crédit Photo : PILC

A lire : Cinquante femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs sont formées sur leurs participations aux processus électoraux

En 2022, le Tchad a connu une des pires inondations de son histoire depuis 1961, selon les spécialistes. Cette catastrophe naturelle a occasionné de nombreux dégâts et pertes matériels et humains. On dénombre près de 1.000.000 de familles sinistrées et 120.000 maisons détruites. Cette situation a contribué à l’augmentation de la vulnérabilité des femmes et filles, rendant plus complexe la réponse à donner et changeant totalement le mode de prévention et de prise en charge des victimes. 

Ces familles sont à la merci de l’insécurité, des maladies, de la famine, etc.  Les spécialistes prévoient une explosion de maladies épidémiques due aux inondations que sont le paludisme, le choléra et les maladies de peau. Parallèlement, des organisations et bénévoles se déploient sur les sites des sinistrés en apportant l’aide humanitaire et le constat est que ces sites de fortune faits précipitamment n’offrent pas trop de garantie aux femmes et filles qui subissent de plus en plus de violences de toute sorte. 

Pour apporter une réponse humanitaire urgente à toutes ces femmes et filles très vulnérables, PILC voudrait renforcer les capacités de son personnel, des partenaires de lutte contre les violences faites aux femmes et filles, les animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers afin de leur permettre de mieux délivrer le service aux bénéficiaires dans l’orientation et la protection et spécifiquement la prise en charge holistique.

C’est au vu de cette urgence que le PILC et son partenaire National Endowment for Democracy (NED) ont uni leurs efforts afin de proposer une réponse concrète pour la prise en charge des victimes de violences faites aux femmes et filles.

Il a été organisé un atelier de 4 sessions au CEFOD

Dans le souci de renforcer les capacités de son personnel, les partenaires de lutte contre les violences faites aux femmes et filles, les animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers, sur la prise en charge des femmes et filles victimes de violences, PILC a organisé 04 sessions de formation allant du 24 au 31 janviers 2023 dans les locaux du CEFOD à N’Djaména de 8h 00 à 16h.

Première session : formation du personnel et partenaires de lutte avec 54 participants, du 24 au 25 janvier 2023 

Deuxième session : formation 40 membre du comité de surveillance des quartiers et 8 animateurs, du 26 au 27 janvier 2023 

Troisième et Quatrième session : formation des 114 para-juristes et points focaux, reparti en deux groupes dans 2 salles différentes, du 30 au 31 janvier 2023 

Crédit Photo : PILC

Un atelier pratique

Il a été question pendant ces quatre sessions de contextualiser les connaissances et techniques sur la prise en charge des violences surtout en temps de crise (inondations, répression des manifestations…) afin de continuer à offrir des services de qualité aux survivantes des violences faites aux femmes et filles. Ceci dans le but de renforcer la capacité de gestion des cas de VFFF du personnel, des partenaires de lutte, des animateurs, des parajuristes, des points focaux et des comités de surveillance des quartiers en temps de crise ; connaître et mettre en application les dispositions relatives à la prise en charge en temps de crise ; améliorer la gestion du stress des participants et les aider à gérer la psychose des bénéficiaires.  

En usant d’un style andragogique, la formation était basée sur les règles de l’Approche Par Compétence (APC) afin de permettre aux participants d’interagir directement avec les formateurs. Des jeux de rôles ont été organisés pour mieux appréhender les différentes thématiques.

L’atelier portait sur la prise en charge psychologique des femmes et filles victimes de violences en temps de crises, les généralités sur les VFFF, l’éthique et la déontologie vis-à-vis des cas de VFF en temps de crise, la démarche participative pour l’éradication des VFFF.

Ces jours de formations ont permis de renforcer les capacités d’environ 200 participants (personnels, partenaires de lutte, animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers) tant dans la prise en charge des victimes en temps de crises que l’amélioration de la gestion du stress que vivent les participants en limitant la psychose des bénéficiaires. 

A lire : 50 femmes réunies pour le deuxième atelier de renforcement des capacités des femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs 

Crédit Photo : PILC

Atelier de calcul des coûts et budgétisation du plan d’action national sur la résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations Unies 

En Mai et en Août 2022, deux ateliers sur la résolution 1325 ont eu lieu à N’Djaména sur le thème : « Amplifier la voix des femmes pour une mise en œuvre inclusive et efficace : élaborer un plan d’action national sur les résolutions sur les femmes, la paix et la sécurité au Tchad ».
Dans le monde, 103 pays ont déjà leur Plan d’Action National. Au Tchad, le processus a été enclenché en 2020 par le gouvernement avec l’appui technique, matériel et financier des partenaires de développement afin d’améliorer la situation de la femme et de la fille tchadienne. Il s’agit du Département fédéral des Affaires étrangères Suisse (DFAE) et l’Agence espagnole de coopération internationale au développement à travers Global Network of Women Peacebuilders (GNWP), une ONG internationale experte mondiale matière d’élaboration des plans nationaux et le Public Interest Law Center (PILC), une organisation nationale qui travaille dans le domaine de l’accès à la justice, de la lutte pour l’égalité entre homme et femme, contre les violences basées sur le genre ainsi que pour la promotion de la bonne gouvernance. D’autres partenaires impliqués sont entre autres, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (FUNUAP), le Fonds des Nations Unions pour l’Enfance (UNICEF), l’Union Africaine (UA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Des progrès notoires sont à relever en termes du développement du PAN de la Résolution 1325 et la mise en œuvre de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité au Tchad ces derniers temps.

Ces activités ont été menées dans une démarche inclusive et participative. Un atelier d’écriture du PAN a permis aux acteurs de donner les grandes lignes du PAN, cela a permis aux consultants d’élaborer le premier draft du PAN qui a été validé lors de la 2eme consultation nationale. Le PAN étant validé il s’agit à cette phase d’y adjoindre un budget qui en garantisse la mise en œuvre. C’est à cet effet que du 06 au 07 décembre 2022 à l’Hôtel Radisson Blu s’est tenu un atelier de calcul des coûts et de budgétisation sensible au genre afin de permettre aux acteurs de budgétiser toutes les activités du PAN. Il est important de noter que l’objectif principal de cet atelier d’écriture est de contribuer à la rédaction et à la mise en œuvre du PAN de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le compte du Tchad.

1er jour d’atelier. Crédit Photo : PILC

Pourquoi un atelier de calcul de coût et de budgétisation du PAN ?

Il est a noté que l’atelier de budgétisation est mené en partenariat avec le ministère des Finances et la participation d’un expert local, spécialiste en budgétisation sensible au genre (GRB). 35 personnes, membre du comité de coordination 1325, représentant(e)s des principaux ministères clés, des partenaires internationaux au développement et des médias ont participé à cet atelier. Le GNWP a rejoint la formation en virtuel et développant le module pour l’atelier de calcul des coûts, sur la base de sa méthodologie testée et éprouvée. Le PILC y a adjoint des contributions substantielles, pour s’assurer qu’il est adapté à la réalité tchadienne et co-facilitera les formations avec GNWP.

Ces deux jours d’atelier ont permis de mettre à disposition un PAN entièrement chiffré et un budget du PAN avec des engagements budgétaires concrets de la part des ministères clés et des partenaires techniques, financiers et matériels.

Ceci dans le but d’améliorer la connaissance et la compréhension du paysage international du financement des PAN et des bonnes pratiques pour l’évaluation des coûts et la budgétisation du PAN parmi les principales parties prenantes nationales ; accroître les capacités des autorités nationales à appliquer les principes de la budgétisation sensible au genre dans l’évaluation des coûts et la budgétisation d’un PAN ; calculer le coût des activités du PAN et s’assurer qu’un budget réaliste est élaboré ; familiariser les participants à l’atelier avec le modèle de calcul des coûts du PAN et sélectionner et valider une équipe de l’établissement des coûts et de la budgétisation.

L’expert en plein entretien avec les participants. Crédit Photo : PILC

Pour quels résultats ?

Au sortir de cette assise, les travaux ont eu pour but d’améliorer la connaissance et la compréhension du paysage international du financement des PAN et des bonnes pratiques pour l’évaluation des coûts et la budgétisation du PAN ; les capacités des autorités nationales à appliquer les principes de la budgétisation sensible au genre dans l’évaluation des coûts et la budgétisation d’un PAN sont accrues ; les coûts des activités du PAN sont calculés et un budget réaliste sont élaborés ; les participants à l’atelier se sont familiarisés avec le modèle de calcul des coûts du PAN ; une équipe de l’établissement des coûts et de la budgétisation est sélectionnée et validée.

Concrètement de quoi était-il question ?

Plusieurs points saillants étaient à l’ordre de ces deux jours de travaux intense parmi lesquels :

Le cycle et processus de budgétisation nationale

Il était question d’introduire le cycle de budgétisation du gouvernement, ses différentes étapes et les parties prenantes impliquées suivi d’un exemple de politique qui a été financée par le gouvernement et le processus d’évaluation des coûts et de budgétisation qu’elle a impliqué. Enfin, une discussion interactive en plénière et en petits groupes de 03 à 04 personnes sur les politiques, le cycle et le processus de budgétisation du gouvernement, notamment en ce qui concerne leur caractère sensible au genre a été organisée.

Présentation et exercice de budgétisation sensible au genre (BSG)

L’expert est revenu sur la définition des concepts clés et ceux associé à la budgétisation sensible au genre. Dans une approche interactive, les participants ont été invités à donner leur avis et à partager leurs expériences à différents stades de la présentation. Ce qui a permis l’identification des participants qui ont une connaissance/expérience de la BSG. Puis le travail en petits groupes a permis de s’assurer que chaque groupe comprenne au moins une personne ayant une connaissance de la BSG. Les groupes se vus confier une tâche/un exercice interactif qui les aide à comprendre les principes de la BSG dans la pratique.

Discussion avec les partenaires en visioconférence. Crédit Photo : PILC

Présentation du modèle de calcul des coûts et du budget

Présentation du modèle de calcul des coûts et du budget et explication de la manière dont il permet de calculer le coût des différentes activités du PAN.

Pour illustrer l’exercice, la personne ressource peut calculer le coût d’une activité avec l’ensemble des participants.

L’animateur donnera aux participants des “devoirs” (impression du modèle de calcul des coûts et du budget) et leur demandera de réfléchir aux coûts nécessaires à la mise en œuvre d’une activité spécifique du modèle de PAN (différentes activités peuvent être confiées à différents participants), ce qui les préparera mieux à l’exercice de calcul des coûts.

L’animateur demandera ensuite à un membre de l’agence de mise en œuvre du PAN [du pays] de diviser les participants en groupes de 3-4 personnes maximum.

Exercice de calcul des coûts et de budgétisation

Lors de cet exercice, les participants ont été subdivisés en plusieurs groupes en fonction des piliers/priorités du PAN. Chaque groupe a reçu le modèle de calcul des coûts et du budget et sur la base dudit modèle, ils ont appris à décomposer les activités identifiées dans le PAN en actions spécifiques (étapes) et identifier les coûts correspondants.

Développer une feuille de route pour la budgétisation et la mise en œuvre du PAN

L’atelier ayant reçu bon écho auprès des participants, il a été établi un document sur trois grands points pour de nouvelles perspectives. Il s’agit de s’accorder sur les prochaines étapes clés de la mise en œuvre du PAN, définir le calendrier des ” prochaines étapes ” et solliciter des engagements concrets pour la mise en œuvre du PAN, et son financement.

PILC lance un appel à candidature pour la 5ème édition du concours de plaidoiries !

La cinquième édition du concours de plaidoiries marquant les 16jours  d’activisme de la campagne mondiale contre les violences basées sur le genre organisée par le Public Interest Law Center (PILC) en collaboration avec le Ministère de la Justice chargé des Droits Humains, la Délégation de l’Union européenne et l’Ambassade de France vient d’être officiellement lancée.

Les étudiants en droit et juristes tchadiens peuvent concourir en envoyant dès à présent leur dossier de candidature avec la mention « Concours de Plaidoiries 2022 » sur l’enveloppe directement au siège du PILC sis au quartier Amtoukouïn, derrière le marché Adala ou par WhatsApp au numéro 68.92.26.59 au plus tard le vendredi 25 novembre 2022 á 13h.

LES DOSSIERS DE CANDIDATURE DOIVENT ETRE COMPOSES DE :

  • Une letter de motivation ;
  • Une copie de la pièce d’identité ;
  • Une copie d’attestation de niveau ;
  • Un cas pratique élaboré sur la base d’une thématique liée aux violences basées sur le genre choisie sur la liste ci-dessous.

LES THEMATIQUES A CHOISIR :

  • Harcèlement sexuel ;
  • Mariage de mineure ;
  • Viol de mineure ;
  • Coups et blessures volontaires, traitements inhumains et dégradants ;
  • Excision (Atteinte à l’intégrité de l’organe génital d’une personne de sexe féminin)

Les candidatures féminines sont encouragées.

Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.

Les trois premiers lauréats seront primés.

Pour plus d’infos contacter les numéros: 63.26.22.82/68.69.65.99

Accès à la justice et promotion de la Démocratie : la grande mission de terrain du collège des conseillers du PILC dans une dizaine de villes du Tchad 

Le PILC va toujours où les cris, les hurlements, les désolations… liés à l’injustice l’appellent. D’autant plus que cela ne manque point. De façon régulière, l’équipe du PILC effectue des missions de suivis et évaluation afin de s’enquérir des réalités du terrain de plus en plus loin de N’Djaména d’où sont pilotés les projets dans le but de s’assurer que chaque tchadien a bien accès à la justice. C’est très souvent l’occasion des rencontres, des jauges de l’effectivité des actions, de réajustement au besoin de mesurer l’impact des activités dans le quotidien des bénéficiaires et bien plus encore. 

L’équipe de la mission au centre d’écoute de la ville de Kélo. Crédit Photo : PILC

A l’origine de cette mission, un partenariat avec Pain Pour Le Monde (PPLM)

La mission du collège des conseillers du PILC pour le suivi des activités des para-juristes sur le terrain dans le cadre du projet “Accès à la justice et promotion de la Démocratie : éducation civique, sensibilisation, aide juridique et assistance judiciaire”, mis en œuvre par le PILC avec le soutien de Pain Pour Le Monde (PPLM) a duré une dizaine de jours. Ceci résulte d’un partenariat précédent entre le Public Interest Law Center (PILC) et Pain Pour Le Monde (PPLM) discuté avec la plus grande attention en décembre 2021 sur la situation sociopolitique afin de faire avancer la cause des droits de l’Homme au Tchad.

L’équipe en charge de la mission à N’Djamena. Crédit Photo : PILC

Au total, 04 Hub sont concernés par cette mission

Cette mission a commencé par le Hub 01 qui regorge les villes de Massakory, Koundoul et N’Djaména, puis, les Hub 2 et 03 qui regroupent les villes de Guelendeng, Bongor, Kélo et Doba et enfin le Hub 04 avec les villes de Koumra, Bedaya, Sarh. 

Dirigés et animés par les parajuristes, ces Hub constituent des points stratégiques dans le déploiement des activités du PILC, lesquels para juristes constituent indéniablement sa cheville ouvrière.

Un programme riche et varié a été déployé dans le cadre de cette mission

Il faut noter que c’est toujours un grand moment pour le PILC et son collège de conseillers d’effectuer des missions de terrain. Il y va du bon fonctionnement du PILC mais c’est également de grands moments de rencontres, des instants privilégiés où l’équipe est en immersion au plus près des réalités du terrain souvent amères mais avec l’espoir de la lumière du bout du tunnel.

La mission a présenté ses civilités aux autorités locales, discuté avec celles-ci sur les questions de droit de l’homme, d’accès à la justice… puis fait le tour des centres d’écoute du PILC qui reçoivent, orientent, conseils et assistent des personnes en situation de précarité judiciaire. Et enfin des discussions avec les parajuristes et les bénéficiaires de l’action du PILC en partenariat avec Pain Pour Le Monde (PPLM) sur l’impact réel des activités.

Rencontre avec Mme la Gouverneure de la région du Hadjer Lamis. Crédit Photo : PILC

Une mission idoine. Bien que…

C’est donc avec un sentiment global de satisfaction que la mission est retournée à N’Djaména après une dizaine de jours d’immersion dans les réalités des différents Hub. Consciente que les efforts devraient être multipliés, les actions accrues et les activités de terrain renforcées.

L’accès à la justice et les inégalités gagnent du terrain et le moindre effort qui lutte contre ces phénomènes est un appel à l’espoir.

Stop aux violations des droits humains. Crédit Photo : PILC

50 femmes réunies pour le deuxième atelier de renforcement des capacités des femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs 

Dans le cadre de son projet consacré aux enjeux liés à la participation des femmes aux processus électoraux au Tchad, le PILC a organisé une deuxième formation du 12 au 14 juillet en faveur de 50 femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs au CEFOD venues du Hub 03 (Moundou et Doba et du Hub 04 (Koumra et Sarh). Au total, ce sont 100 femmes formées en deux vagues qui ont bénéficié de cette formation.

L’alinéa 3 de l’article 21 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote. » Ceci signifie donc que chaque peuple a le droit de choisir lui-même ses dirigeants et que personne ne doit s’imposer comme leader par la force.

03 jours de formation à l’endroit de 50 femmes. Crédit Photo : PILC

La Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples (Art.13), l’Acte constitutif de l’Union Africaine (Art.4), la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. La plupart des constitutions des pays africains, tout comme celle du Tchad, ont intégré les normes de la démocratie et donc des élections justes et honnêtes. C’est ainsi que la Constitution de la République du Tchad de mai 2018 dispose en son article 3, al. 1er que « la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce soit directement par référendum, soit indirectement par l’intermédiaire de ses représentants élus ».

C’est donc pour créer un cadre adéquat à l’organisation des élections que la loi N° 003/PR/2019 portant code électoral, révisée le 1er mars 2019, a été promulguée. 

Il faut par ailleurs mentionner au passage que la participation des femmes dans les instances de décisions est constitutionnelle et s’est traduite par l’adoption de l’ordonnance N° 12/PR/2018 instituant la parité dans les fonctions nominatives et électives par, entre autres l’attribution d’un quota de 30% aux femmes dans les fonctions (…) électives.

La résolution n°66/163 adoptée le 19 décembre 2011 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Selon cette résolution, « …la démocratie est une valeur universelle qui procède de la volonté librement exprimée des peuples de définir leur propre système politique, économique, social et culturel et qui repose sur leur pleine participation à tous les aspects de leur existence ».

Il convient de noter que partout où l’on parle de démocratie, on parle aussi d’État de droit. En réalité, il existe un lien étroit entre la démocratie et l’État de droit.

Mais alors qu’est-ce que les élections ?

Le Lexique de science politique/Vie et institutions politiques définit l’élection en les termes suivants : « technique de désignation des gouvernants recourant à une procédure de vote ». Essayons de comprendre cette définition. 

•          Élire, c’est choisir une ou plusieurs personnes parmi d’autres en utilisant une technique appelée « le vote ». Mais quand on parle de vote, de quoi s’agit-il ? Le dictionnaire cité ci-dessus, nous fournit la définition suivante : Le vote, c’est une « procédure formelle destinée à dégager un choix collectif par le décompte de choix individuels ». 

•          Notons bien ceci : le vote permet de connaître le choix, la volonté d’un groupe. Ce groupe peut être de petite taille ou de grande taille ; par exemple : le groupe peut être une association de 3 personnes ; ça peut aussi être les habitants d’un quartier ou d’un pays tout entier.

•          Le vote est « une procédure formelle » ou « une technique ». Pour quelles raisons ? Le vote se déroule conformément à des règles bien précises. Pour connaître la volonté du groupe (par exemple lequel des candidats le groupe veut-il pour le représenter ?), il faut utiliser une démarche comportant plusieurs étapes successives. Ainsi, on demande tout d’abord à chaque membre d’exprimer son propre choix. Ensuite, on compte, par exemple ceux qui ont choisi A et ceux qui ont choisi B. Enfin, on compare les résultats. Si ceux qui sont pour B sont les plus nombreux, alors on déclare que le groupe a choisi B. Voilà, on est passé par la connaissance des volontés individuelles pour connaître la volonté de la majorité des membres du groupe !

Les femmes des hub 03 et 04 en pleine session de formation. Crédit Photo : PILC

Pourquoi la question autour de la participation des femmes aux processus électoraux est-elle au centre des préoccupations du PILC ?

Les évolutions sociologiques ne vont pas toujours en faveur des femmes. Le système patriarcal de plus en plus égoïste met à l’écart la femme et sa participation dans la gestion de la chose publique, la cantonnant à un rôle de ménagère. Depuis des siècles, des femmes à travers le monde ont dû se battre pour avoir le droit de voter, de conduire un véhicule, de choisir leur époux, de s’affirmer tout simplement. Et ceci reste une lutte du quotidien, toujours pas gagné d’avance. La preuve, on parle encore de l’équité dans la participation des femmes aux élections au Tchad. Preuve que les efforts ne sont pas encore suffisants vis-à-vis des femmes qui représentent ay moins 52% de la population tchadienne. 

Pour le PILC, chaque lutte est importante et celle-ci en particulier car plus de femmes dans la gestion des choses de la cité, c’est d’abord la garantie du respect des droits humains et ensuite l’assurance que celles-ci seront à même de mieux défendre leurs intérêts qu’ils ne les ont été jusque-là.

1er jour de formation au CAFOD. Crédit Photo : PILC

C’est pour cela que PILC a réuni au total 100 femmes de différentes corporations : leaders de partis politiques, mouvements associatifs pour les formés autour de plusieurs questions afin de les outiller en vue d’une participation plus équitable aux élections. Il s’agit entre autres du sens et de l’importance des élections dans un État démocratique, l’organisation des élections, les institutions impliquées dans l’organisation des élections, les infractions et sanctions afférentes aux élections. Mais pas que, il y a également eu les techniques d’animation, de sensibilisation et de plaidoyer et la question de la citoyenneté. Tout cela dans le but que les femmes soient outillées afin de véhiculer les valeurs démocratiques, les luttes pour la justice sociale et l’engouement des millions des femmes tchadiennes pour les questions électorales.

Cinquante femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs sont formées sur leurs participations aux processus électoraux

Jamais la société n’a été autant préoccupée par la situation de la femme dans le monde. Ces dernières décennies les questions liées aux droits des femmes alimentent des émissions de télévisions, radio, internet, les colloques, les conférences etc. La société tchadienne n’est pas du reste et la participation de la femme dans le processus électoral est au cœur des préoccupations du PILC à travers son partenariat avec National Endowment for Democracy (NED). Ce projet révèle des grands problèmes de types socioculturels comme le poids de la tradition, la religion, le manque de culture politique et l’égoïsme des hommes qui n’encouragent pas la participation de la femme au jeu politique qui continuent de reléguer la femme à un rôle de second plan.

En dépit de l’ouverture démocratique, des discours et politiques de promotion en faveur de la femme tchadienne dans les domaines de l’alphabétisation, de la scolarisation, de la santé, de l’emploi, de l’administration, du politique, du développement…, le fossé entre les hommes et les femmes reste encore important au Tchad.

C’est dans la perspective d’un changement positif de gouvernance que l’implication des femmes est nécessaire d’où la pertinence du présent projet de mobiliser la gent féminine pour les élections communales, législatives et présidentielles à venir dans un contexte normalisé. Les femmes doivent monter au créneau pour revendiquer leurs droits et assurer leur avenir. Et tout ceci n’est possible que si elles font valoir leurs voix en participant à des élections en tant qu’électrices et candidates. Et l’atelier vient à point nommé pour davantage renforcer les capacités de 100 femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs en deux séquences de 50 femmes par atelier.

Un atelier au profit de 50 femmes…

Pendant trois jours, du 04 au 06 juillet 2022 dans les locaux du CEFOD à N’Djaména, s’est déroulé un atelier de renforcement de capacité des femmes leaders politiques et des mouvements associatifs. Elles étaient une cinquantaine venue de Massakory, N’Djaména, Koundoul, Mandelia, Guelendeng, Bongor, Pala, Léré, Lamé, Kélo, Laï, Gounougaya et Donomanga. Ces femmes ont représenté leurs partis politiques, les organisations de la société civile et les groupements féminins avec un objectif principal : celui de renforcer les capacités organisationnelles de cinquante (50) femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs afin de maximiser leur implication active dans les prochaines échéances électorales. Mais pas que ! Il était également question de rendre les femmes capables de faire une analyse de la situation socio-politique et économique du Tchad, les amener à être capables d’élaborer et de défendre un bon projet de société et permettre aux organisations des femmes de construire un mouvement/lobbying pour des actions de plaidoyer.

Formation de 50 femmes au CEFOD. Crédit Photo : PILC

… Particulièrement riche en contenus

Pour s’assurer que les 50 femmes soient capables de faire une analyse de la situation socio-politique et économique du Tchad, d’élaborer et de défendre un bon projet de société, de construire un mouvement/lobbying pour des actions de plaidoyer autour d’une cause commune, l’atelier sera co-animé par des juristes de renoms, membres du pool des formateurs du PILC. L’animation sera sous forme de conférence et discussions sur les questions électorales, la citoyenneté, les techniques d’animation et de plaidoyer.

Tout d’abord, les participantes ont bénéficié d’une large connaissance sur la citoyenneté et ses valeurs, les droits et devoirs du citoyen, les traits de la citoyenneté moderne, la situation de la citoyenneté au Tchad, mobilisation et participation, les obstacles et défis de la citoyenneté de la femme qui ont permis de comprendre la neutralité et l’universalité du droit sur la question. Le formateur d’insister qu’exercer la citoyenneté signifie : défendre ses propres droits et chercher à les rendre effectifs, en respectant les droits des autres et en contribuant à ce que lesdits droits soient également réalisés, agir solidairement au sein de la communauté, en assumant des responsabilités et en participant activement aux décisions d’intérêt général, chercher par des moyens pacifiques, la construction d’une société juste et démocratique, où la personne humaine, considérée universellement, est la première des valeurs et où tous sont libres et égaux en dignité et en droits.

Crédit Photo : PILC

Ensuite les cinquante femmes bénéficiaires de cette formation se sont penchées sous l’égide du formateur sur les questions liées au sens et à l’importance des élections dans un Étant démocratique, l’organisation des élections, les acteurs des élections le contentieux électoral et les infractions et sanctions afférentes.

Mais alors pourquoi vote-t-on ? Le dictionnaire de science politique dit ceci : « Dans les démocraties modernes, le vote est la principale technique permettant de désigner les gouvernants ». Il faut donc comprendre que : 

  • Le vote a un lien étroit avec la démocratie : Pourquoi ? Parce que la démocratie est basée sur le respect de la volonté du peuple. L’article 21, alinéa 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ne dit-il pas que « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics » ? Or, il est très difficile de savoir ce que veut réellement un peuple. C’est pourquoi l’article précité poursuit en disant que « cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement ». Il est donc clair que le vote constitue le principal moyen qui permet de connaître la volonté du peuple. Mais tout ne s’arrête pas là. 
  • L’élection permet aux personnalités élus de devenir des représentants légitimes. Si, par exemple, quelqu’un est élu député, il devient automatiquement une personnalité connue et reconnue par la population. 

L’élection est donc un catalyseur qui transforme les besoins des gouvernés en décisions obligatoires et applicables.

            Dans le même élan, le chapitre sur le contentieux électoral a permis aux participantes de comprendre que les élections sont organisées sur la base d’une loi. Et le non-respect de cette loi peut donner lieu à des contestations par les parties impliquées. La procédure contentieuse selon le type d’élection. Une occasion de parcourir quelques articles clés du code électoral afin de les étayer davantage. 

            Enfin, un troisième module et pas des moindre est animé sur les techniques d’animation, de sensibilisation et de plaidoyer. Ont été abordés les questions sur le sens de la sensibilisation pour un vote, l’animation, les bons messages pour atteindre le public, la planification de la campagne

Avis de quelques participantes à la formation

https://fb.watch/evBTXf1JoC/

1ère phase du projet ‘’participation des femmes aux processus électoraux au Tchad’’ : mieux outiller les acteurs clés pour un impact conséquent

Dans le cadre de la mise sur pieds de son projet de ‘’Participation des femmes aux processus électoraux’’ financé par National Endowment for Democracy (NED), le Public Interest Law Center (PILC) a déployé la première phase dudit projet de février 2021 à janvier 2022 selon un programme taillé sur mesure favorisant la compréhension des enjeux genres liés aux principes démocratiques dont la participation des femmes aux élections.

Véritable question de droit, la citoyenneté féminine a été centrée sur l’exclusion des femmes du domaine public depuis les années 1791. Cette exclusion, pose de grands problèmes liés aux droits de la femme.  Il en est ainsi de la femme tchadienne et de sa place dans la société qui est une véritable problématique de la citoyenneté. 

Dans la tradition libérale, la citoyenneté est définie comme un ensemble des droits ; le « citoyen » est un « sujet de droits », un sujet qui a des droits. La manière la plus courante de penser la citoyenneté, c’est à travers l’existence des droits de l’homme à portée universelle. La difficulté principale à laquelle se heurte la définition de la citoyenneté est le jugement négatif sur le rôle du droit dans la société. Ce rôle était vu comme un instrument masculin visant à ordonner la société à sa mesure. La neutralité et l’universalité du droit ont toujours été contestées par les femmes, qui, selon les époques historiques, ont utilisé tour à tour pour atteindre le même objectif : la dénonciation de leur exclusion du domaine public.

C’est aussi le travail que le PILC s’astreint de mener avec abnégation en impliquant les partis politiques, les Organisations de la Société Civile, les autorités administratives, traditionnelles et religieuses, les médias, les animateurs du PILC, les associations et groupements féminins.

Le bien-fondé de la participation des femmes aux processus électoraux

La question de l’égalité est aussi vieille que le monde et les luttes n’ont guère cessé afin d’arriver un jour à un statut de parité et de respect des droits entre les hommes et les femmes. La gestion de la chose publique longtemps réservée aux hommes (pas toujours pour les meilleures raisons) fait prendre conscience qu’une approche féminine et féministe est possible et que l’égalité peut avoir droit de cité. Ainsi, l’objectif de ce projet est de contribuer au renforcement du processus démocratique par la représentation des femmes dans les instances des décisions à travers les processus électoraux. Il s’agit spécifiquement de :

– Mobiliser les femmes en général et celles leaders des organisations autour des questions de la participation de la femme aux processus électoraux ;

– Améliorer la perception du rôle des femmes dans la gestion politique par l’éducation civique électorale de la population ;

– Aider à la construction du mouvement par les organisations des femmes pour des actions de plaidoyer et de soutien aux femmes candidates.

Un programme déployé dans sa première phase en trois parties

Mettre sur pieds un projet d’envergure nationale exige des approches adaptées pour s’assurer de toucher le maximum de cibles possible. Pour atteindre les objectifs, les activités ont été réparties en trois sous phases. La première allant du 01 février au 30 mai 2021, la seconde du 01 juin au 30 septembre et la troisième d’octobre à décembre de la même année. 

Première vague du 1er Février-30Mai 2021

Pendant un trimestre, des équipes du PILC ont fait plusieurs travaux de terrains dans différentes villes du Tchad et animer plusieurs ateliers. Durant cette période allant de Février à Mai, le projet a réalisé des activités allant majoritairement dans le sens de la préparation du terrain. A cet effet, il a été question :

  • Du lancement et de la finalisation de recrutement du staff du projet ;
  • La cartographie et identification des participants pour le renforcement des capacités (15 Journalistes, 25 femmes leaders politiques et membres des organisations de la société civile (OSC), 15 animateurs et points focaux) ;
  • Le premier numéro du journal « Le Para juriste » publié grâce au financement du NED. Il a pour but de favoriser le partage d’expériences et un apprentissage continu entre les parajuristes, de manière à mieux les outiller pour les séances de sensibilisation des populations, sur l’accès à la justice et la promotion de la Démocratie. Publié en 833 exemplaires, ce bulletin « Le Para juriste » qui parait une fois chaque 4 mois, est également mis en ligne sur le site du PILC.

C’était également une période particulièrement agitée car rythmée par les préparatifs et les élections présidentielle. L’actualité du pays en cette période se prêtait à l’exercice du PILC qui est de faire comprendre tous les enjeux liés à la participation des femmes aux processus électoraux.

Deuxième vague du 1er juin au 30 septembre 2021

Lors de cette deuxième vague, il y a eu principalement :

La formation des journalistes :

La formation des journalistes a eu lieu du 16 au 18 juin 2021 à la maison des Médias. Me Koulmem Nadjiro et le Dr Yedjibaye Yemingar Ngueto ont assuré ladite formation. L’objectif de la formation est de faire des journalistes des partenaires stratégiques pour la mobilisation des femmes dans le processus électoral et donner de la visibilité aux actions du projet. Les journalistes ont reçu des stratégies pouvant leur permettre de mieux formuler des questions adressées aux leaders politiques. La constitution des panels pour des débats politiques, les choix des questions et de leur destinataire ont été longuement débattus. Les participants ont mis en exergue l’incidence de la pertinence des questions sur la perception par le public des forces et des faiblesses des hommes et des femmes politiques. Dans la mesure où la plupart des électeurs n’ont pas de rapport direct avec les candidats, la formation a permis aux journalistes de prendre conscience de leur rôle pour amener les femmes candidates à bien exposer leur programme et à le défendre, mais aussi à ce qu’elles répondent aux préoccupations du public. Ils ont aussi pris conscience de leur rôle dans l’identification des questions ayant trait à la vie politique et à encourager les femmes à plus s’exprimer sur la scène politique.

Séance de formation avec les journalistes. Crédit Photo : PILC
  • La formation des formateurs (animateurs et points focaux du PILC) :

La formation des formateurs (animateurs et points focaux du PILC) a eu lieu à la maison des Médias du 16 au 18 juin 2021 de 8h à 16h. Cette session de formation a été Co- animée par Mme ILDJIMA Agnès et M. ASBAKREO FITTOUIN tous les deux juristes, spécialistes du genre et membre du pool des formateurs du PILC. 

Cette formation a pour but de sensibiliser les participants sur la question électorale et leur permettre de dupliquer en retour la formation aux Para juristes qui constituent la cheville ouvrière du PILC en matière de sensibilisation des populations.

  • La formation des femmes leaders des partis politiques et organisations de la société civile :

Du 30 mai au 02 juin 2021 de 8h à 16h, à la maison des Médias de N’Djamena, la formation des femmes leaders des partis politiques et organisations de la société civile sur la question électorale était animée par Me KOULMEM NADJIRO et M. ASBAKREO FITTOUIN respectivement, avocate au barreau du Tchad et juriste spécialiste du genre, tous les deux membres du pool des formateurs. A la fin de la formation, les participantes ont affirmé avoir acquis de nouvelles connaissances et pris conscience de l’importance de leur participation aux processus électoraux. Certaines déclarent être conscientes désormais que les femmes sont égales aux hommes et que les deux sont des partenaires dans le processus démocratique. Elles ont compris qu’elles peuvent être militantes, éligibles et électrices, et leurs contributions sont essentielles pour bâtir une société forte et dynamique. L’occasion leur a été donnée de prendre des engagements pour restituer cette formation à leur base afin d’inciter les femmes à se présenter aux élections.

Formation des femmes leaders des partis politiques et OSC. Crédit Photo : PILC
  • La production des outils de communication :

La production des outils de communication telle que :

  • le journal du para juriste en 833 exemplaires. Ce numéro a mis le projecteur sur le projet et ses objectifs tout en éclairant les lecteurs sur les autres activités du PILC ;
  • 100 tee-shirts ont été imprimés pour la sensibilisation sur les questions électorales ;
  • Une émission télévisée a été réalisée et diffusée à la télévision Electron TV Canal 291 afin de discuter de la participation de la femme dans la politique, des enjeux et des perspectives dans le contexte actuel. Le thème ‘’Femmes et politique’’ a été débattu durant 02 heures d’horloge par 02 femmes leaders politique et de la société civile ; 
  • Une émission radio a également été animée sur le thème ‘’Femme-Politique-Religion’’.

Troisième vague du 1er octobre 2021 au 30 janvier 2022

Cette dernière phase a vu naitre le dialogue intergénérationnel (Forum) de haut niveau qui a réuni les institutions internationales et nationales, les leaders religieux et traditionnels, les membres de la société civile et les partis politiques des 14 localités a aidé à casser le mythe sur la faible participation et représentation des femmes causée par les facteurs tels que: la persistance des inégalités et les disparités de genre à tous les niveaux, le poids de certaines pratiques culturelles et religieuses néfastes, discriminatoires qui, fréquemment relèguent la femme au second rang, renforçant ainsi les notions patriarcales d’incapacité des femmes à la direction, la perpétuation des violences contre les femmes au cours du cycle électoral, l’illettrisme (89% des femmes au Tchad), la dépendance économique des femmes aux hommes…

Ce dialogue a été une occasion pour trouver des méthodes et techniques de concert avec les participants qui devront s’engager pour : mobiliser les femmes en général et celles leaders des organisations autour des questions de la participation de la femme aux processus électoraux, améliorer la perception du rôle des femmes dans la gestion politique par l’éducation civique électorale de la population et aider à la construction du mouvement par les organisations des femmes pour des actions de plaidoyer et de soutien aux femmes candidates.

Les participants au forum intergénérationnel. Crédit Photo : PILC

Les restitutions

Ensuite, il y a eu la restitution des formations des Femmes leaders, des Journalistes, des Animateurs et Points Focaux en sensibilisant la population à l’exemple des associations et groupements féminins dans différentes localités sur la nécessité de la participation de la femme aux processus électoraux. L’objectif global de la restitution était de susciter l’intérêt des femmes, de les mobiliser et de les outiller afin de promouvoir leur participation dans tous les processus électoraux et de les impliquer dans la gestion des conflits liés aux élections, de rappeler les droits fondamentaux et les devoirs du citoyen afin de les informer encore et d’avantage sur les droits inaliénables et inviolables. Les rapports de restitution (émissions, articles, rencontres, …) ont ensuite été envoyés au PILC. 

S’en est suivie une restitution de la formation aux Para Juristes qui constituent la cheville ouvrière du PILC par les animateurs et Points Focaux dans l’objectif de toucher la grande partie de la population de la zone d’intervention de PILC. Le forum quant à lui a fait l’objet d’une évaluation le 20 Janvier 2022.

Examen et évaluation de la première phase du projet de la participation des femmes aux processus électoraux

De février 2021 à janvier 2022, des activités ont été réalisées allant dans le sens de l’implication des femmes dans le processus électoral. L’objectif de ce projet est de contribuer au renforcement du processus démocratique par la représentation des femmes dans les instances des décisions à travers les processus électoraux. Toutes les activités telles les formations, la sensibilisation, la production des outils de communication (journal, tee-shirt) ont été bien exécutées sans grandes difficultés. 

Exceptionnellement, il faut relever le désistement à la dernière minute de certains partis politiques tel que le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) dans les séances de formations et émissions radio-télévisées sans justification.

Les femmes ont démontré leur capacité à s’auto organiser et les activités que le PILC avec le soutien de NED met en œuvre à travers ce projet vont inévitablement garantir les droits électoraux des femmes et accroître leur participation aux élections future à la fin de la transition qui durera 18 mois. Toutes les mesures nécessaires pour éliminer les inégalités, fixer des objectifs et prendre des mesures de sensibilisation visant à susciter un changement durable des mentalités et des traditions afin que la participation des femmes aux élections soit pleine et entière à tous les niveaux sont en train d’être consolidés avec les partenaires stratégiques identifiés qui sont renforcés.

La sous-représentation des femmes dans l’exercice des fonctions électives et à dans les instances dirigeantes entrave le plein épanouissement de la démocratie. Pourtant, leur présence au sein des parlements et des autres assemblées élues est une composante essentielle de la démocratie. Les médias sont sensibilisés à ce sujet, et intégrés dans les programmes d’éducation civique de l’électorat. Ils vont informer, éduquer la population et spécifiquement les femmes pour leurs participation et représentation aux processus en tant que votant comme candidates. Il est cependant indispensable de noter que les femmes ne disposent pas de ressources à investir dans la couverture médiatique de leur programme politique. Se basant sur les programmes spécifiques de formation sur la participation aux processus électoraux à destination des femmes qui ont été déroulés lors des formations, nous pouvons affirmer que la tendance va se renverser aux élections futures et que nous assisterons à un mouvement fort féminin lors des présidentielles, législatives et municipales pour la démocratie.