Vu les nombreuses contraintes d’ordre socioculturel qui entravaient et entravent encore l’épanouissement, la participation de la femme à la gestion des choses publique et son égalité avec l’homme sur le plan juridique, la Communauté internationale a adopté des traités, accords et conventions en vue de garantir la dignité de la femme et d’assurer la promotion de ses droits. Le Tchad, mis à part les textes internationaux ratifiés, a également affirmé l’égalité entre les sexes dans un certain nombre de textes de son Droit positif interne.
La représentativité des femmes dans les instances politiques devient de plus en plus une nécessité et les débats aujourd’hui se mènent en direction des femmes qui sont longtemps considérées comme une couche faible. Elles représentent en effet 50,2% de la population mais sont la couche la plus vulnérable qui subit le plus de violences. Nous pouvons citer la représentante de l’Union Européenne à la cérémonie de lancement du projet « Get Involved » qui souligne que : « Si le nombre de femmes parlementaires élues dans le monde entier est plus élevé que jamais, il n’en demeure pas moins que l’égalité reste un objectif lointain. Les femmes qui peuvent se présenter aux élections rencontrent de nombreux problèmes, vu que la société leur octroie souvent un rôle limité et qu’elles font face à de nombreuses discriminations et stéréotypes ».
Le projet « Accès à la justice et démocratie : Accent sur la participation effective des femmes et des jeunes filles leaders aux processus électoraux post transition politique au Tchad, phase 3 » vise le renforcement de la participation citoyenne et politique des femmes, des jeunes et des filles et la promotion de leurs droits au Tchad. Ce projet cible particulièrement les femmes, les jeunes et les filles et devra contribuer sensiblement à la réduction des inégalités en matière du genre, permettant ainsi de toucher les questions plus sensibles d’intérêt stratégique au niveau village, communal, départemental, régional et national.
Son but ultime est de contribuer à promouvoir la participation citoyenne à travers le développement du leadership des femmes, des jeunes et des filles et la promotion de leurs droits. Ce projet s’adresse aux problèmes relatifs à l’exercice des droits et responsabilités des femmes, des jeunes et des filles et pour accroitre le niveau de conscientisation de tous les acteurs intervenant sur les droits des femmes, des jeunes, et des filles dans les prises des décisions au niveau communal, régional et national.
Ainsi la participation effective des femmes au processus électoraux post transition politique sera renforcée en les encourageant à se présenter aux différentes élections futures et à voter massivement. Les bénéficiaires du projet recevront une éducation citoyenne de qualité et pourront bénéficier à l’issu du projet, d’un environnement sûr pour s’exprimer en termes de plateforme ou réseau.
Les femmes, les jeunes et les filles ciblées par le projet auront réellement pris conscience et pourront relever les défis de leurs faibles représentations aux instances de prise de décisions à travers les activités mise en œuvre dans le cadre de cette phase du projet. A travers cette future représentation des femmes et des jeunes, leurs préoccupations seront prises en compte et beaucoup de leurs difficultés seront résolues.
Pour y parvenir, il faut noter que dans la phase 1 et 2 du projet, les femmes candidates aux élections législatives et communales ainsi que celles leaders des partis politiques et des mouvements associatifs ont déjà mise en réseau et leurs compétences renforcées sur les questions électorales et citoyennes. Des journalistes ont également été formés pour leur apporter un appui en terme de communication sur leur programmes politiques et campagne.
Elles seront désormais coachées et soutenues techniquement, matériellement et financièrement afin qu’elles puissent se présenter aux échéances électorales de 2024 qui se dessinent à l’horizon après le referendum en cours.
L’accès à la justice et la démocratie sont des sujets importants pour une société juste et équitable. Aussi, l’éducation citoyenne est un élément clé pour renforcer la participation effective des femmes au processus et par ricochet contribuer à la lutte contre les violations des droits humains qui sont récurrentes et en hausse ces dernières années. Les femmes ont le droit de participer pleinement à la vie politique de leur pays et il est important de les soutenir dans cette démarche. Pour une meilleure mobilisation des femmes, des jeunes et des filles dans ce présent processus, des médias serons mobilisés et mis à contribution pour des séances de causeries-débats, des conférences de presse, des émissions radiodiffusées et télévisées, des publications des articles, etc.
L’engagement des acteurs clés et l’adhésion des autorités à divers niveaux va être un élément important dans le succès de cette phase du projet.
Enfin il faut noter que le potentiel important que représentent les femmes, les jeunes et filles en quête d’une meilleure implication dans les organes de prise de décision. Et pour assurer la durabilité des actions déjà engagées dans la phase 1 et 2, un accompagnement continu, l’animation des réseaux et groupes de travail sur les droits humains existants et le maintien de la dynamique partenariale avec les médias est indispensable.
Il est également très important, pour atteindre l’objectif de prise en compte totale des femmes, des jeunes et des filles dans les organes de prise de décision, d’initier des interventions de plus longue durée mentionnées ci-dessous.