Mission de suivi des activités du projet Violences Faites aux Femmes et Filles : prévention et prise en charge 

Depuis janvier 2020, le PILC, grâce à la subvention du Fonds d’Affectation Spéciale des Nations Unies pour l’élimination des violences à l’égard des femmes met en œuvre le projet ‘’Violences Faites aux Femmes et Filles au Tchad : prévention et prise en charge’’. Les bénéficiaires directes de ce projet sont 2850 survivantes de violences, viols et autres abus sexuels qui doivent se rendre dans les centres d’écoute qui constituent un abri pour elles en cas de violence.

Après avoir subi de plein fouet les affres de la pandémie de Covid-19, ce projet qui devrait prendre fin en décembre 2022 a obtenu une extension sur la période de janvier à mai 2023. La raison principale de l’extension est que le Tchad traverse depuis plusieurs mois une crise socio-politique et sécuritaire terrible qui a affaiblit les services d’aide aux survivantes et retardé les activités de manière générale. Aussi, le personnel judiciaire (magistrats et greffiers) est entré en grève pendant près d’un mois d’octobre à novembre 2022. En plus de cela, le Tchad a connu une vague d’inondation qui n’a jamais été observée depuis 1961 selon les spécialistes. Cette catastrophe naturelle a occasionné de nombreux dégâts et pertes. 1.000.000 de familles sinistrées et 120.000 maisons détruites. Ainsi, le gouvernement a déclaré un état d’urgence alimentaire suivi d’un état d’urgence sécuritaire et pris beaucoup de mesures restrictives allant de couvre-feu et autres. 

Ceci augmente encore plus la vulnérabilité des femmes et filles, rend beaucoup plus complexe la réponse a donné et change totalement le mode de prévention à adopter. Ces événements impactent aussi le PILC qui est obligé d’adapter ses interventions pour toujours garder le contact avec les bénéficiaires.

C’est dans ce contexte particulièrement complexe que les missions de terrain se sont déroulées.

Séance d’écoute dans la province du Hadjer Lamis. Crédit Photo : PILC

A lire : Les ateliers de formations sur la prévention et la prise en charge dans le cadre du projet Violences Faites aux Femmes et Filles

La première mission de terrain

La première mission de suivi des dossiers et des activités a eu lieu en janvier 2021 et a permis au personnel en charge du projet, aux membres du collège des conseillers et a un membre du comité de pilotage de travailler avec des animateurs et para juristes, afin d’apprécier leur niveau de compréhension du projet, de partager les méthodes de collecte des données sur les VFFF. Ils ont travaillé aussi avec les bénéficiaires directs et indirects pour mesurer l’impact des activités dans leur quotidien. Les avocats quant à eux ont travaillé avec les animateurs et les greffiers des différentes juridictions afin de faire le point des dossiers relatifs aux violences faites aux femmes et filles. La mission a également vérifié l’opérationnalité des centres et pris contact avec les experts locaux afin de les préparer pour d’éventuelles prises en charge des victimes.

La deuxième mission de terrain

La deuxième mission qui a eu lieu en début octobre 2022 mais n’a pas pu être totalement achevée du fait des malheureux évènements du 20 octobre s’est appuyée sur les acquis de la précédente pour continuer dans cette logique de suivi des activités et échanges avec les bénéficiaires, le staff et les autorités locales.

L’équipe de la mission avec les autorités administratives. Crédit photo : PILC

La troisième mission de terrain

Cette troisième mission finale du projet ‘’Violences Faites aux Femmes et Filles au Tchad : prévention et prise en charge’’ qui a eu lieu du 20 au 22 février 2023 dans la région du Hadjer Lamis a permis aux participants d’évaluer les activités globales du projet et d’en mesurer les acquis auprès des bénéficiaires. Mais aussi de suivre les activités d’extensions et évaluer globalement le projet mis en œuvre jusque-là afin de mesurer avec les bénéficiaires et acteurs locaux la durabilité optimale.

Plus spécifiquement, il était question de : discuter avec les autorités locales de l’impact du projet, recueillir leurs observations et recommandations et annoncer l’évaluation finale du projet par une équipe de consultants externe, vérifier l’opérationnalité des centres d’écoute ayant intégré des refuges en leur sein en vue de proposer un plan de continuité au-delà du projet, échanger avec les animateurs et Para Juristes sur la méthode de collecte des données et les exigences du projet VFFF, échanger avec les bénéficiaires primaires du projet VFFF sur leur satisfaction des prestations reçues

Les ateliers de formations sur la prévention et la prise en charge dans le cadre du projet Violences Faites aux Femmes et Filles

Continuer à lutter contre les violences faites aux femmes et filles en temps de crise est une nécessité cruciale. Cette nécessité s’explique par les multiples cas d’exploitation et de violence à l’égard des femmes et filles pendant les crises climatiques comme la période des inondations pluviales et fluviales telle que la montée des eaux à Ndjamena et dans les provinces occasionnant le déplacement des personnes sur les sites des sinistrés. 

Crédit Photo : PILC

A lire : Cinquante femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs sont formées sur leurs participations aux processus électoraux

En 2022, le Tchad a connu une des pires inondations de son histoire depuis 1961, selon les spécialistes. Cette catastrophe naturelle a occasionné de nombreux dégâts et pertes matériels et humains. On dénombre près de 1.000.000 de familles sinistrées et 120.000 maisons détruites. Cette situation a contribué à l’augmentation de la vulnérabilité des femmes et filles, rendant plus complexe la réponse à donner et changeant totalement le mode de prévention et de prise en charge des victimes. 

Ces familles sont à la merci de l’insécurité, des maladies, de la famine, etc.  Les spécialistes prévoient une explosion de maladies épidémiques due aux inondations que sont le paludisme, le choléra et les maladies de peau. Parallèlement, des organisations et bénévoles se déploient sur les sites des sinistrés en apportant l’aide humanitaire et le constat est que ces sites de fortune faits précipitamment n’offrent pas trop de garantie aux femmes et filles qui subissent de plus en plus de violences de toute sorte. 

Pour apporter une réponse humanitaire urgente à toutes ces femmes et filles très vulnérables, PILC voudrait renforcer les capacités de son personnel, des partenaires de lutte contre les violences faites aux femmes et filles, les animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers afin de leur permettre de mieux délivrer le service aux bénéficiaires dans l’orientation et la protection et spécifiquement la prise en charge holistique.

C’est au vu de cette urgence que le PILC et son partenaire National Endowment for Democracy (NED) ont uni leurs efforts afin de proposer une réponse concrète pour la prise en charge des victimes de violences faites aux femmes et filles.

Il a été organisé un atelier de 4 sessions au CEFOD

Dans le souci de renforcer les capacités de son personnel, les partenaires de lutte contre les violences faites aux femmes et filles, les animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers, sur la prise en charge des femmes et filles victimes de violences, PILC a organisé 04 sessions de formation allant du 24 au 31 janviers 2023 dans les locaux du CEFOD à N’Djaména de 8h 00 à 16h.

Première session : formation du personnel et partenaires de lutte avec 54 participants, du 24 au 25 janvier 2023 

Deuxième session : formation 40 membre du comité de surveillance des quartiers et 8 animateurs, du 26 au 27 janvier 2023 

Troisième et Quatrième session : formation des 114 para-juristes et points focaux, reparti en deux groupes dans 2 salles différentes, du 30 au 31 janvier 2023 

Crédit Photo : PILC

Un atelier pratique

Il a été question pendant ces quatre sessions de contextualiser les connaissances et techniques sur la prise en charge des violences surtout en temps de crise (inondations, répression des manifestations…) afin de continuer à offrir des services de qualité aux survivantes des violences faites aux femmes et filles. Ceci dans le but de renforcer la capacité de gestion des cas de VFFF du personnel, des partenaires de lutte, des animateurs, des parajuristes, des points focaux et des comités de surveillance des quartiers en temps de crise ; connaître et mettre en application les dispositions relatives à la prise en charge en temps de crise ; améliorer la gestion du stress des participants et les aider à gérer la psychose des bénéficiaires.  

En usant d’un style andragogique, la formation était basée sur les règles de l’Approche Par Compétence (APC) afin de permettre aux participants d’interagir directement avec les formateurs. Des jeux de rôles ont été organisés pour mieux appréhender les différentes thématiques.

L’atelier portait sur la prise en charge psychologique des femmes et filles victimes de violences en temps de crises, les généralités sur les VFFF, l’éthique et la déontologie vis-à-vis des cas de VFF en temps de crise, la démarche participative pour l’éradication des VFFF.

Ces jours de formations ont permis de renforcer les capacités d’environ 200 participants (personnels, partenaires de lutte, animateurs, parajuristes, points focaux et membres des comités de surveillance des quartiers) tant dans la prise en charge des victimes en temps de crises que l’amélioration de la gestion du stress que vivent les participants en limitant la psychose des bénéficiaires. 

A lire : 50 femmes réunies pour le deuxième atelier de renforcement des capacités des femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs 

Crédit Photo : PILC

Me Delphine K. Djiraïbé, avocate principale du PILC est lauréate du Prix Martin Ennals 2023 !

Le Prix Martin Ennals pour les défenseuses et défenseurs des droits humains est remis chaque année à des défenseur-euse-s des droits humains du monde entier qui sont en danger. Ce prix se veut un outil d’éveil de conscience aux innombrables attaques subies dans des civils en temps de conflits, de guerres, des prisonniers politiques et toutes les victimes d’injustices.

Créé en 1992, le Prix Martin Ennals est un prix annuel qui apporte reconnaissance, soutien et protection aux défenseuses et des défenseurs des droits humains du monde entier. Le Prix donne une visibilité aux lauréat-e-s et met en lumière la situation des droits humains dans leur pays.

Les finalistes du Prix sont sélectionné-e-s par un jury composé de dix des plus importantes organisations de défense des droits humains dans le monde. 

Amnesty International ;

Human Rights Watch ;

La Fédération internationale pour les droits humains ;

Huridocs ;

Pain pour le monde ;

Human Rights First ;

L’Organisation mondiale contre la torture ;

La Commission internationale de juristes (CIJ) ;

Le Service international pour les droits de l’homme (SIDH) ;

Front Line Defenders 

Depuis sa création, le Prix a récompensé plus de 60 défenseur-euse-s des droits humains dans plus de 20 pays dans le monde.

Les lauréats du Prix Martin Ennals 2023

Il s’agit de : Me Delphine K. Djiraibé (Tchad), Feliciano Reyna (Venezuela) et Khurram Parvez (Cachemire), ils partagent le même courage, la même passion et la même détermination pour faire entendre la voix des sans-voix sur la scène internationale, en dépit des défis permanents qu’ils doivent relever, parfois au risque de leur vie.

«Nous sommes particulièrement fiers d’honorer ces trois lauréat-e-s exceptionnel-le-s qui ont consacré plus de 30 ans de leur vie à créer des mouvements qui rendent justice aux victimes ou fournissent des médicaments aux populations marginalisées. Ils ont fait des droits humains une réalité pour des milliers de personnes dans leur pays.» déclare Hans Thoolen, Président du Jury du Prix Martin Ennals.

Les trois lauréats du Prix Martin Ennals 2023. Crédit photo : Prix Martin Ennals

Me Delphine Kemneloum Djiraibé

L’une des premières avocates du Tchad, Me Delphine Kemneloum Djiraibé est une pionnière du mouvement des droits humains dans l’un des pays les plus pauvres du monde, gangrené par la corruption et les violations des droits humains. Convaincue que son rôle est de «défier le pouvoir», Me Delphine défend depuis plus de 30 ans la cause des victimes et le processus démocratique. Elle a joué un rôle clé dans la traduction en justice de l’ancien dictateur Hissène Habrécondamné en 2016 pour crimes de guerre. Me Djiraibé dirige l’organisation non gouvernementale Public Interest Law Center (PILC), laquelle forme des bénévoles et accompagne les citoyen-ne-s qui cherchent à obtenir justice pour les violations de leurs droits. 

Sa lutte et sa détermination de bâtir un Etat de Droit au Tchad ces trois dernières décennies lui ont valu les prix comme :

Le prix Robert F. Kennedy des droits de l’homme en 2004 ;

L’ordre national du mérite français au grade d’officier en 2014 ; 

Le prix franco-allemand des droits de l’homme et de l’État de droit en 2019.

Ces dernières années, Me Delphine a été particulièrement active dans la lutte contre les violences sexistes en créant le premier centre de soutien psychologique pour les femmes au Tchad, qui comprend un abri d’urgence pour les femmes victimes de violences domestiques.

La cérémonie, organisée conjointement avec la Ville de Genève, aura lieu le 16 février 2023 à la salle communale de Plainpalais. Diffusée en direct, la cérémonie attire d’un large publique local et international des supporters des droits humains, venus participer à un événement inspirant qui célèbre les accomplissements et l’engagement des activistes exceptionnels.

Qui était Martin Ennals?

Martin Ennals était un militant des droits humains britannique qui a été Secrétaire Général d’Amnesty International de 1968 à 1980. Il a fondé les organisations de défense des droits humains ARTICLE 19, International Alert et HURIDOCS.

Multiplier les moyens de communication pour une sensibilisation optimale pour une meilleure participation des femmes aux processus électoraux

Pour la mise en œuvre du projet : « Participation des femmes aux processus électoraux », le Public Interest Law Center (PILC) a reçu un financement de National Endowment for Democracy (NED) pour contribuer au renforcement du processus démocratique par la représentation des femmes dans les instances des décisions à travers les processus électoraux. Le projet est d’autant plus crucial que les populations nécessitent d’être éduquées tant sur les sujets de genre que de droits ainsi que la nécessité pour les femmes de participer pleinement aux processus électoraux.  Pour cela, PILC a imaginé et conçu des moyens de communication variés afin de contribuer à la prise de conscience des citoyens sur la question. Ceci vient accompagner les différentes formations organisées au bénéfice des femmes leaders des partis politiques et organisation de la société civile, groupements féminins… 

Crédit Photo : PILC

Les outils de communication développés à cet effet permettent la transmission d’informations dans le but de véhiculer le message de la participation des femmes aux processus électoraux et de promouvoir cet acte citoyen relevant des droits humains auprès de la population. Communiquer efficacement auprès de ces publics est un enjeu important. Ces actions de communication accompagnées des outils de la communication sont adaptées aux divers objectifs :

Communication digitale

A l’ère du numérique, il est important de prendre en compte tous les outils digitaux dans la façon de véhiculer l’information pour toucher le plus grand nombre de personnes possible. C’est une ère où l’accès à l’information se démocratise de plus en plus. De ce fait, PILC a mis à profit son site web avec une série d’articles de blog en lien avec la participation des femmes aux processus électoraux.

Ensuite, ces informations sont relayées sur les différents réseaux sociaux du PILC avec un fort impact jeune via une campagne de community management afin que les abonnés aient accès aux grandes questions de droit de l’Homme de façon simplifiée.

Le journal PARA JURISTE

Le Para Juriste est sans conteste l’outil de communication le plus prisé du grand public car distribué à plus de 1.000 exemplaires via les para juristes aux publics cibles à titre gracieux c’est-à-dire sans contrepartie financière. 

Ce journal qui paraît tous les trois mois, met le projecteur sur le projet et ses objectifs tout en éclairant les lecteurs sur les autres activités du PILC. Il a pour but de favoriser le partage d’expériences et un apprentissage continu entre les para juristes, de manière à mieux les outiller pour les séances de sensibilisation des populations, sur l’accès à la justice et la promotion de la Démocratie.

Un exemplaire du journal Le Para Juriste. Crédit Photo : PILC

Relations presse

La presse traditionnelle, très suivie par les tchadien est un partenaire privilégié du PILC dans sa stratégie de communication. Ainsi, plusieurs émissions, conférences, causeries débats continuent d’être organisées dans différents médias dans le but de s’assurer que le message touche un bien grand nombre de personnes.

Une émission télévisée a été réalisée et diffusé à la télévision Electron TV Canal 291 afin de discuter de la participation de la femme dans la politique, des enjeux et des perspectives dans le contexte actuel. Le thème Femmes et politique a été débattu durant 2heures d’horloge par 2 femmes leaders politique et de la société civile.

Brochures et plaquette de présentation

Il s’agit ici de la production des flyers, de l’édition en deux numéros d’une brochure d’éducation civique qui explique de façon claire le contrôle citoyen de l’action des gouvernants au Tchad en fixant son cadre, les institutions nationales et locales, la participation citoyenne à la formulation des politiques publiques…

Une brochure intitulée ‘’La vraie démocratie passe par ton vote’’ est mise à la disposition du public via les parajuristes repartis un peu partout sur l’étendu du territoire pour rappeler l’importance du vote de tout le monde et plus particulièrement celui des femmes dans un état démocratique.

Crédit Photo : PILC

Production des tee-shirts

La stratégie de communication a revelé un goût poussé pour la communication par l’objet. Ainsi, le tee-shirt personnalisé figure parmi les produits publicitaires incontournables, il peut être utilisé dans le cadre de diverses stratégies de communication.

La communication au moyen du tee-shirt personnalisé permet incontestablement d’augmenter le taux d’exposition de prospects pour le projet de la participation des femmes aux processus électoraux. En effet, tout individu portant cet article publicitaire devient l’ambassadeur de la cause. Dans cette optique, il a été produit et distribué plusieurs tee-shirts au travers du réseau des para juristes.

Crédit Photo : PILC

Atelier de calcul des coûts et budgétisation du plan d’action national sur la résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations Unies 

En Mai et en Août 2022, deux ateliers sur la résolution 1325 ont eu lieu à N’Djaména sur le thème : « Amplifier la voix des femmes pour une mise en œuvre inclusive et efficace : élaborer un plan d’action national sur les résolutions sur les femmes, la paix et la sécurité au Tchad ».
Dans le monde, 103 pays ont déjà leur Plan d’Action National. Au Tchad, le processus a été enclenché en 2020 par le gouvernement avec l’appui technique, matériel et financier des partenaires de développement afin d’améliorer la situation de la femme et de la fille tchadienne. Il s’agit du Département fédéral des Affaires étrangères Suisse (DFAE) et l’Agence espagnole de coopération internationale au développement à travers Global Network of Women Peacebuilders (GNWP), une ONG internationale experte mondiale matière d’élaboration des plans nationaux et le Public Interest Law Center (PILC), une organisation nationale qui travaille dans le domaine de l’accès à la justice, de la lutte pour l’égalité entre homme et femme, contre les violences basées sur le genre ainsi que pour la promotion de la bonne gouvernance. D’autres partenaires impliqués sont entre autres, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (FUNUAP), le Fonds des Nations Unions pour l’Enfance (UNICEF), l’Union Africaine (UA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Des progrès notoires sont à relever en termes du développement du PAN de la Résolution 1325 et la mise en œuvre de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité au Tchad ces derniers temps.

Ces activités ont été menées dans une démarche inclusive et participative. Un atelier d’écriture du PAN a permis aux acteurs de donner les grandes lignes du PAN, cela a permis aux consultants d’élaborer le premier draft du PAN qui a été validé lors de la 2eme consultation nationale. Le PAN étant validé il s’agit à cette phase d’y adjoindre un budget qui en garantisse la mise en œuvre. C’est à cet effet que du 06 au 07 décembre 2022 à l’Hôtel Radisson Blu s’est tenu un atelier de calcul des coûts et de budgétisation sensible au genre afin de permettre aux acteurs de budgétiser toutes les activités du PAN. Il est important de noter que l’objectif principal de cet atelier d’écriture est de contribuer à la rédaction et à la mise en œuvre du PAN de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le compte du Tchad.

1er jour d’atelier. Crédit Photo : PILC

Pourquoi un atelier de calcul de coût et de budgétisation du PAN ?

Il est a noté que l’atelier de budgétisation est mené en partenariat avec le ministère des Finances et la participation d’un expert local, spécialiste en budgétisation sensible au genre (GRB). 35 personnes, membre du comité de coordination 1325, représentant(e)s des principaux ministères clés, des partenaires internationaux au développement et des médias ont participé à cet atelier. Le GNWP a rejoint la formation en virtuel et développant le module pour l’atelier de calcul des coûts, sur la base de sa méthodologie testée et éprouvée. Le PILC y a adjoint des contributions substantielles, pour s’assurer qu’il est adapté à la réalité tchadienne et co-facilitera les formations avec GNWP.

Ces deux jours d’atelier ont permis de mettre à disposition un PAN entièrement chiffré et un budget du PAN avec des engagements budgétaires concrets de la part des ministères clés et des partenaires techniques, financiers et matériels.

Ceci dans le but d’améliorer la connaissance et la compréhension du paysage international du financement des PAN et des bonnes pratiques pour l’évaluation des coûts et la budgétisation du PAN parmi les principales parties prenantes nationales ; accroître les capacités des autorités nationales à appliquer les principes de la budgétisation sensible au genre dans l’évaluation des coûts et la budgétisation d’un PAN ; calculer le coût des activités du PAN et s’assurer qu’un budget réaliste est élaboré ; familiariser les participants à l’atelier avec le modèle de calcul des coûts du PAN et sélectionner et valider une équipe de l’établissement des coûts et de la budgétisation.

L’expert en plein entretien avec les participants. Crédit Photo : PILC

Pour quels résultats ?

Au sortir de cette assise, les travaux ont eu pour but d’améliorer la connaissance et la compréhension du paysage international du financement des PAN et des bonnes pratiques pour l’évaluation des coûts et la budgétisation du PAN ; les capacités des autorités nationales à appliquer les principes de la budgétisation sensible au genre dans l’évaluation des coûts et la budgétisation d’un PAN sont accrues ; les coûts des activités du PAN sont calculés et un budget réaliste sont élaborés ; les participants à l’atelier se sont familiarisés avec le modèle de calcul des coûts du PAN ; une équipe de l’établissement des coûts et de la budgétisation est sélectionnée et validée.

Concrètement de quoi était-il question ?

Plusieurs points saillants étaient à l’ordre de ces deux jours de travaux intense parmi lesquels :

Le cycle et processus de budgétisation nationale

Il était question d’introduire le cycle de budgétisation du gouvernement, ses différentes étapes et les parties prenantes impliquées suivi d’un exemple de politique qui a été financée par le gouvernement et le processus d’évaluation des coûts et de budgétisation qu’elle a impliqué. Enfin, une discussion interactive en plénière et en petits groupes de 03 à 04 personnes sur les politiques, le cycle et le processus de budgétisation du gouvernement, notamment en ce qui concerne leur caractère sensible au genre a été organisée.

Présentation et exercice de budgétisation sensible au genre (BSG)

L’expert est revenu sur la définition des concepts clés et ceux associé à la budgétisation sensible au genre. Dans une approche interactive, les participants ont été invités à donner leur avis et à partager leurs expériences à différents stades de la présentation. Ce qui a permis l’identification des participants qui ont une connaissance/expérience de la BSG. Puis le travail en petits groupes a permis de s’assurer que chaque groupe comprenne au moins une personne ayant une connaissance de la BSG. Les groupes se vus confier une tâche/un exercice interactif qui les aide à comprendre les principes de la BSG dans la pratique.

Discussion avec les partenaires en visioconférence. Crédit Photo : PILC

Présentation du modèle de calcul des coûts et du budget

Présentation du modèle de calcul des coûts et du budget et explication de la manière dont il permet de calculer le coût des différentes activités du PAN.

Pour illustrer l’exercice, la personne ressource peut calculer le coût d’une activité avec l’ensemble des participants.

L’animateur donnera aux participants des “devoirs” (impression du modèle de calcul des coûts et du budget) et leur demandera de réfléchir aux coûts nécessaires à la mise en œuvre d’une activité spécifique du modèle de PAN (différentes activités peuvent être confiées à différents participants), ce qui les préparera mieux à l’exercice de calcul des coûts.

L’animateur demandera ensuite à un membre de l’agence de mise en œuvre du PAN [du pays] de diviser les participants en groupes de 3-4 personnes maximum.

Exercice de calcul des coûts et de budgétisation

Lors de cet exercice, les participants ont été subdivisés en plusieurs groupes en fonction des piliers/priorités du PAN. Chaque groupe a reçu le modèle de calcul des coûts et du budget et sur la base dudit modèle, ils ont appris à décomposer les activités identifiées dans le PAN en actions spécifiques (étapes) et identifier les coûts correspondants.

Développer une feuille de route pour la budgétisation et la mise en œuvre du PAN

L’atelier ayant reçu bon écho auprès des participants, il a été établi un document sur trois grands points pour de nouvelles perspectives. Il s’agit de s’accorder sur les prochaines étapes clés de la mise en œuvre du PAN, définir le calendrier des ” prochaines étapes ” et solliciter des engagements concrets pour la mise en œuvre du PAN, et son financement.

PILC lance un appel à candidature pour la 5ème édition du concours de plaidoiries !

La cinquième édition du concours de plaidoiries marquant les 16jours  d’activisme de la campagne mondiale contre les violences basées sur le genre organisée par le Public Interest Law Center (PILC) en collaboration avec le Ministère de la Justice chargé des Droits Humains, la Délégation de l’Union européenne et l’Ambassade de France vient d’être officiellement lancée.

Les étudiants en droit et juristes tchadiens peuvent concourir en envoyant dès à présent leur dossier de candidature avec la mention « Concours de Plaidoiries 2022 » sur l’enveloppe directement au siège du PILC sis au quartier Amtoukouïn, derrière le marché Adala ou par WhatsApp au numéro 68.92.26.59 au plus tard le vendredi 25 novembre 2022 á 13h.

LES DOSSIERS DE CANDIDATURE DOIVENT ETRE COMPOSES DE :

  • Une letter de motivation ;
  • Une copie de la pièce d’identité ;
  • Une copie d’attestation de niveau ;
  • Un cas pratique élaboré sur la base d’une thématique liée aux violences basées sur le genre choisie sur la liste ci-dessous.

LES THEMATIQUES A CHOISIR :

  • Harcèlement sexuel ;
  • Mariage de mineure ;
  • Viol de mineure ;
  • Coups et blessures volontaires, traitements inhumains et dégradants ;
  • Excision (Atteinte à l’intégrité de l’organe génital d’une personne de sexe féminin)

Les candidatures féminines sont encouragées.

Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.

Les trois premiers lauréats seront primés.

Pour plus d’infos contacter les numéros: 63.26.22.82/68.69.65.99

Les consultations nationales du Plan d’action national (PAN) sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies 

Le 31 octobre 2000, le Conseil de sécurité des Nations unies adoptait la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Cette résolution reconnaît l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles et œuvre pour la protection et la pleine participation de celles-ci aux accords de paix. Laquelle résolution est essentielle pour la promotion des droits de la personne, du développement et de la bonne gouvernance, en particulier dans des contextes de sécurité complexe, tels que celui du Tchad. Le pays ne dispose pas encore d’un plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325. Tout de même, quelques progrès dans le développement d’un cadre juridique permettant de faire avancer les droits des femmes en garantissant leur protection et de veiller à ce que leurs contributions aux divers aspects de la gouvernance, du développement, de la paix et de la sécurité sont timidement reconnues et soutenues. 

Pour saisir l’opportunité d’une nouvelle approche plus inclusive, le Département Fédéral des Affaires Etrangères Suisse (DFAE) et l’Agence Espagnole de Coopération Internationale au Développement (Agencia Española de Cooperación Internacional para el Desarrollo) , dans le cadre du soutien au Ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance du Tchad, a mandaté le Global Network of Women Peacebuilders (GNWP) (le réseau mondial des femmes meneuses de la paix), une ONG internationale et experte mondiale en la matière et le Public Interest Law Center (PILC), une organisation nationale qui travaille dans le domaine de l’accès à la justice, de la lutte pour l’égalité entre l’homme et la femme, les violences basées sur le genre ainsi que la promotion de la bonne gouvernance. Faisant front commun, ces organisations travaillent à faire connaitre l’importante contribution que les femmes peuvent apporter à la sécurité́ et à la réconciliation. Elles préconisent une représentation accrue des femmes dans la prévention et la gestion des conflits en soulignant la nécessité́ d’intégrer une perspective du genre dans la mise en œuvre des accords de paix, les processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) et la formation des soldats de la paix.

En Mai et en Août 2022, deux ateliers sur la résolution 1325 ont eu lieu à N’Djaména sur le thème : « Amplifier la voix des femmes pour une mise en œuvre inclusive et efficace : élaborer un plan d’action national sur les résolutions sur les femmes, la paix et la sécurité au Tchad ».

Travaux de groupe lors du 1er atelier PAN. Crédit Photo : PILC

Premier atelier d’écriture du Plan d’Action National sur la Résolution 1325 : Du 03-06 mai et 09-10 mai 2022 à N’Djamena

D’amblée, il est important de noter que l’objectif principal de cet atelier d’écriture est de contribuer à la rédaction et à la mise en œuvre du PAN de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le compte du Tchad. Et plus spécifiquement, il était question de faciliter la rédaction du premier PAN Femme, Paix et Sécurité (FPS) du Tchad en développant une méthodologie précise, finaliser les objectifs et les résultats du PAN en ligne avec les activités de validations et les consultations sectorielles, valider et développer la théorie du changement et des activités concrètes pour chaque produit/résultat, élaborer un cadre de suivi et d’évaluation du PAN.

Cet atelier organisé par le Ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance (MFFPE) du Tchad, a vu la participation des ministères sectoriels, des Partenaires Techniques et Financiers (PNUD, Union Africaine, UNICEF, Coopérations suisse et espagnole, Global Network of Women Peacebuilders, PILC, l’UNFPA, etc.), et des Organisations de la Société Civile (OSC). Plusieurs modules ont été abordés grâce à une méthodologie participative et inclusive fondée sur des présentations des expert.e.s, des travaux de groupes, des validations en plénière et des résultats  antérieurs des consultations locales et sectorielles.

Lancement de la deuxième consultation du PAN en août 2022. Crédit Photo : PILC

Les travaux de l’atelier d’écriture, animé par des expert.e.s du GNWP, du PILC et du MFFPE, etc. sont exécutés en deux phases. Il y a des travaux de groupes et des travaux réalisés en plénière, puisque l’approche se veut participative et interactive. Et le tout alterné par des pauses. Des échanges et discussions tout au long de l’atelier ont permis d’affiner les résultats des consultations locales et sectorielles.

Lors de ces premières assises, plusieurs points ont émaillé les échanges : la résolution 1325 et les bonnes pratiques (qui souligne les progrès et les lacunes dans la mise en œuvre de l’agenda ainsi que les bonnes pratiques et les questions émergentes dans l’agenda FPS), femmes, paix et sécurité dans le contexte tchadien, résultats des consultations sectorielles… le tout nourri par des échanges multiformes dans le but de garantir la pleine participation, significative et efficace des femmes et jeunes femmes diverses, y compris (les femmes handicapées, les retournées, les organisations des femmes de différentes confessions religieuses, les groupements féminins locaux/ruraux, les femmes arabophones, les femmes commerçantes, etc.), dans les mécanismes locaux, régionaux et nationaux de la prise de décision(le dialogue national, le Conseil National de Transition, le Comité technique spécial relatif à la participation des politico-militaires au dialogue national, les différentes structures de gestion des élections, les comités de gestion des conflits éleveurs-agriculteurs) ; Contribuer à la connaissance des lois concernant la protection des droits des femmes, notamment les mécanismes juridiques nationaux, régionaux et internationaux : la Convention relative à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), la Charte Africaine des Droits et des Peuples, le Protocole de Maputo, la Constitution  du Tchad, La Loi n°006/PR/2002 du 15 avril 2002 portant promotion de la santé de reproduction, La loi n° 029 /PR/ 2015 sur l’interdiction du mariage des enfants ; l’ordonnance n• 012 du 22 mai 2018 instituant la parité dans les fonctions nominatives et électives en République du Tchad et son décret d’application no 0433, la Politique Nationale Genre (PNG) en 2017, et la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre ; garantir la pleine participation, significative et efficace des femmes et jeunes femmes dans les mécanismes de la prévention des conflits au niveau local, national et international ; Réduire et contrôler le trafic et la circulation des armes légères et de petits calibres…

Les échanges avec les participantes aux ateliers. Crédit Photo : PILC

Deuxième consultation nationale du Plan d’Action National sur la Résolution 1325 du conseil de Sécurité des Nations Unies : 03 août 2022 à N’Djamena

PILC mène des activités intégrantes de la mise en œuvre des résolutions FPS et à participer avec GNWP au processus de définition de la cartographie des priorités en vue de l’élaboration du PAN.  D’autres partenaires notamment le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (FUNUAP), le Fonds des Nations Unions pour l’Enfance (UNICEF), l’Union Africaine (UA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) ont rejoint le processus en mettant à disposition leur appui financier, technique et matériels. Une feuille de route pour l’élaboration du PAN a été adopté et plusieurs activités ont été mené afin d’asseoir une démarche inclusive et participative pour l’élaboration du PAN afin d’en garantir l’appropriation par les différents acteurs au premier rang desquels le Ministère de la femme. 

Lors de cette deuxième consultation, il a été question de   Finaliser le Plan d’Action National (PAN) et requérir le feedback supplémentaire de différents partenaires afin de parvenir à la validation technique du document.

Accès à la justice et promotion de la Démocratie : la grande mission de terrain du collège des conseillers du PILC dans une dizaine de villes du Tchad 

Le PILC va toujours où les cris, les hurlements, les désolations… liés à l’injustice l’appellent. D’autant plus que cela ne manque point. De façon régulière, l’équipe du PILC effectue des missions de suivis et évaluation afin de s’enquérir des réalités du terrain de plus en plus loin de N’Djaména d’où sont pilotés les projets dans le but de s’assurer que chaque tchadien a bien accès à la justice. C’est très souvent l’occasion des rencontres, des jauges de l’effectivité des actions, de réajustement au besoin de mesurer l’impact des activités dans le quotidien des bénéficiaires et bien plus encore. 

L’équipe de la mission au centre d’écoute de la ville de Kélo. Crédit Photo : PILC

A l’origine de cette mission, un partenariat avec Pain Pour Le Monde (PPLM)

La mission du collège des conseillers du PILC pour le suivi des activités des para-juristes sur le terrain dans le cadre du projet “Accès à la justice et promotion de la Démocratie : éducation civique, sensibilisation, aide juridique et assistance judiciaire”, mis en œuvre par le PILC avec le soutien de Pain Pour Le Monde (PPLM) a duré une dizaine de jours. Ceci résulte d’un partenariat précédent entre le Public Interest Law Center (PILC) et Pain Pour Le Monde (PPLM) discuté avec la plus grande attention en décembre 2021 sur la situation sociopolitique afin de faire avancer la cause des droits de l’Homme au Tchad.

L’équipe en charge de la mission à N’Djamena. Crédit Photo : PILC

Au total, 04 Hub sont concernés par cette mission

Cette mission a commencé par le Hub 01 qui regorge les villes de Massakory, Koundoul et N’Djaména, puis, les Hub 2 et 03 qui regroupent les villes de Guelendeng, Bongor, Kélo et Doba et enfin le Hub 04 avec les villes de Koumra, Bedaya, Sarh. 

Dirigés et animés par les parajuristes, ces Hub constituent des points stratégiques dans le déploiement des activités du PILC, lesquels para juristes constituent indéniablement sa cheville ouvrière.

Un programme riche et varié a été déployé dans le cadre de cette mission

Il faut noter que c’est toujours un grand moment pour le PILC et son collège de conseillers d’effectuer des missions de terrain. Il y va du bon fonctionnement du PILC mais c’est également de grands moments de rencontres, des instants privilégiés où l’équipe est en immersion au plus près des réalités du terrain souvent amères mais avec l’espoir de la lumière du bout du tunnel.

La mission a présenté ses civilités aux autorités locales, discuté avec celles-ci sur les questions de droit de l’homme, d’accès à la justice… puis fait le tour des centres d’écoute du PILC qui reçoivent, orientent, conseils et assistent des personnes en situation de précarité judiciaire. Et enfin des discussions avec les parajuristes et les bénéficiaires de l’action du PILC en partenariat avec Pain Pour Le Monde (PPLM) sur l’impact réel des activités.

Rencontre avec Mme la Gouverneure de la région du Hadjer Lamis. Crédit Photo : PILC

Une mission idoine. Bien que…

C’est donc avec un sentiment global de satisfaction que la mission est retournée à N’Djaména après une dizaine de jours d’immersion dans les réalités des différents Hub. Consciente que les efforts devraient être multipliés, les actions accrues et les activités de terrain renforcées.

L’accès à la justice et les inégalités gagnent du terrain et le moindre effort qui lutte contre ces phénomènes est un appel à l’espoir.

Stop aux violations des droits humains. Crédit Photo : PILC

50 femmes réunies pour le deuxième atelier de renforcement des capacités des femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs 

Dans le cadre de son projet consacré aux enjeux liés à la participation des femmes aux processus électoraux au Tchad, le PILC a organisé une deuxième formation du 12 au 14 juillet en faveur de 50 femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs au CEFOD venues du Hub 03 (Moundou et Doba et du Hub 04 (Koumra et Sarh). Au total, ce sont 100 femmes formées en deux vagues qui ont bénéficié de cette formation.

L’alinéa 3 de l’article 21 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote. » Ceci signifie donc que chaque peuple a le droit de choisir lui-même ses dirigeants et que personne ne doit s’imposer comme leader par la force.

03 jours de formation à l’endroit de 50 femmes. Crédit Photo : PILC

La Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples (Art.13), l’Acte constitutif de l’Union Africaine (Art.4), la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. La plupart des constitutions des pays africains, tout comme celle du Tchad, ont intégré les normes de la démocratie et donc des élections justes et honnêtes. C’est ainsi que la Constitution de la République du Tchad de mai 2018 dispose en son article 3, al. 1er que « la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce soit directement par référendum, soit indirectement par l’intermédiaire de ses représentants élus ».

C’est donc pour créer un cadre adéquat à l’organisation des élections que la loi N° 003/PR/2019 portant code électoral, révisée le 1er mars 2019, a été promulguée. 

Il faut par ailleurs mentionner au passage que la participation des femmes dans les instances de décisions est constitutionnelle et s’est traduite par l’adoption de l’ordonnance N° 12/PR/2018 instituant la parité dans les fonctions nominatives et électives par, entre autres l’attribution d’un quota de 30% aux femmes dans les fonctions (…) électives.

La résolution n°66/163 adoptée le 19 décembre 2011 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Selon cette résolution, « …la démocratie est une valeur universelle qui procède de la volonté librement exprimée des peuples de définir leur propre système politique, économique, social et culturel et qui repose sur leur pleine participation à tous les aspects de leur existence ».

Il convient de noter que partout où l’on parle de démocratie, on parle aussi d’État de droit. En réalité, il existe un lien étroit entre la démocratie et l’État de droit.

Mais alors qu’est-ce que les élections ?

Le Lexique de science politique/Vie et institutions politiques définit l’élection en les termes suivants : « technique de désignation des gouvernants recourant à une procédure de vote ». Essayons de comprendre cette définition. 

•          Élire, c’est choisir une ou plusieurs personnes parmi d’autres en utilisant une technique appelée « le vote ». Mais quand on parle de vote, de quoi s’agit-il ? Le dictionnaire cité ci-dessus, nous fournit la définition suivante : Le vote, c’est une « procédure formelle destinée à dégager un choix collectif par le décompte de choix individuels ». 

•          Notons bien ceci : le vote permet de connaître le choix, la volonté d’un groupe. Ce groupe peut être de petite taille ou de grande taille ; par exemple : le groupe peut être une association de 3 personnes ; ça peut aussi être les habitants d’un quartier ou d’un pays tout entier.

•          Le vote est « une procédure formelle » ou « une technique ». Pour quelles raisons ? Le vote se déroule conformément à des règles bien précises. Pour connaître la volonté du groupe (par exemple lequel des candidats le groupe veut-il pour le représenter ?), il faut utiliser une démarche comportant plusieurs étapes successives. Ainsi, on demande tout d’abord à chaque membre d’exprimer son propre choix. Ensuite, on compte, par exemple ceux qui ont choisi A et ceux qui ont choisi B. Enfin, on compare les résultats. Si ceux qui sont pour B sont les plus nombreux, alors on déclare que le groupe a choisi B. Voilà, on est passé par la connaissance des volontés individuelles pour connaître la volonté de la majorité des membres du groupe !

Les femmes des hub 03 et 04 en pleine session de formation. Crédit Photo : PILC

Pourquoi la question autour de la participation des femmes aux processus électoraux est-elle au centre des préoccupations du PILC ?

Les évolutions sociologiques ne vont pas toujours en faveur des femmes. Le système patriarcal de plus en plus égoïste met à l’écart la femme et sa participation dans la gestion de la chose publique, la cantonnant à un rôle de ménagère. Depuis des siècles, des femmes à travers le monde ont dû se battre pour avoir le droit de voter, de conduire un véhicule, de choisir leur époux, de s’affirmer tout simplement. Et ceci reste une lutte du quotidien, toujours pas gagné d’avance. La preuve, on parle encore de l’équité dans la participation des femmes aux élections au Tchad. Preuve que les efforts ne sont pas encore suffisants vis-à-vis des femmes qui représentent ay moins 52% de la population tchadienne. 

Pour le PILC, chaque lutte est importante et celle-ci en particulier car plus de femmes dans la gestion des choses de la cité, c’est d’abord la garantie du respect des droits humains et ensuite l’assurance que celles-ci seront à même de mieux défendre leurs intérêts qu’ils ne les ont été jusque-là.

1er jour de formation au CAFOD. Crédit Photo : PILC

C’est pour cela que PILC a réuni au total 100 femmes de différentes corporations : leaders de partis politiques, mouvements associatifs pour les formés autour de plusieurs questions afin de les outiller en vue d’une participation plus équitable aux élections. Il s’agit entre autres du sens et de l’importance des élections dans un État démocratique, l’organisation des élections, les institutions impliquées dans l’organisation des élections, les infractions et sanctions afférentes aux élections. Mais pas que, il y a également eu les techniques d’animation, de sensibilisation et de plaidoyer et la question de la citoyenneté. Tout cela dans le but que les femmes soient outillées afin de véhiculer les valeurs démocratiques, les luttes pour la justice sociale et l’engouement des millions des femmes tchadiennes pour les questions électorales.

Cinquante femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs sont formées sur leurs participations aux processus électoraux

Jamais la société n’a été autant préoccupée par la situation de la femme dans le monde. Ces dernières décennies les questions liées aux droits des femmes alimentent des émissions de télévisions, radio, internet, les colloques, les conférences etc. La société tchadienne n’est pas du reste et la participation de la femme dans le processus électoral est au cœur des préoccupations du PILC à travers son partenariat avec National Endowment for Democracy (NED). Ce projet révèle des grands problèmes de types socioculturels comme le poids de la tradition, la religion, le manque de culture politique et l’égoïsme des hommes qui n’encouragent pas la participation de la femme au jeu politique qui continuent de reléguer la femme à un rôle de second plan.

En dépit de l’ouverture démocratique, des discours et politiques de promotion en faveur de la femme tchadienne dans les domaines de l’alphabétisation, de la scolarisation, de la santé, de l’emploi, de l’administration, du politique, du développement…, le fossé entre les hommes et les femmes reste encore important au Tchad.

C’est dans la perspective d’un changement positif de gouvernance que l’implication des femmes est nécessaire d’où la pertinence du présent projet de mobiliser la gent féminine pour les élections communales, législatives et présidentielles à venir dans un contexte normalisé. Les femmes doivent monter au créneau pour revendiquer leurs droits et assurer leur avenir. Et tout ceci n’est possible que si elles font valoir leurs voix en participant à des élections en tant qu’électrices et candidates. Et l’atelier vient à point nommé pour davantage renforcer les capacités de 100 femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs en deux séquences de 50 femmes par atelier.

Un atelier au profit de 50 femmes…

Pendant trois jours, du 04 au 06 juillet 2022 dans les locaux du CEFOD à N’Djaména, s’est déroulé un atelier de renforcement de capacité des femmes leaders politiques et des mouvements associatifs. Elles étaient une cinquantaine venue de Massakory, N’Djaména, Koundoul, Mandelia, Guelendeng, Bongor, Pala, Léré, Lamé, Kélo, Laï, Gounougaya et Donomanga. Ces femmes ont représenté leurs partis politiques, les organisations de la société civile et les groupements féminins avec un objectif principal : celui de renforcer les capacités organisationnelles de cinquante (50) femmes leaders des partis politiques et des mouvements associatifs afin de maximiser leur implication active dans les prochaines échéances électorales. Mais pas que ! Il était également question de rendre les femmes capables de faire une analyse de la situation socio-politique et économique du Tchad, les amener à être capables d’élaborer et de défendre un bon projet de société et permettre aux organisations des femmes de construire un mouvement/lobbying pour des actions de plaidoyer.

Formation de 50 femmes au CEFOD. Crédit Photo : PILC

… Particulièrement riche en contenus

Pour s’assurer que les 50 femmes soient capables de faire une analyse de la situation socio-politique et économique du Tchad, d’élaborer et de défendre un bon projet de société, de construire un mouvement/lobbying pour des actions de plaidoyer autour d’une cause commune, l’atelier sera co-animé par des juristes de renoms, membres du pool des formateurs du PILC. L’animation sera sous forme de conférence et discussions sur les questions électorales, la citoyenneté, les techniques d’animation et de plaidoyer.

Tout d’abord, les participantes ont bénéficié d’une large connaissance sur la citoyenneté et ses valeurs, les droits et devoirs du citoyen, les traits de la citoyenneté moderne, la situation de la citoyenneté au Tchad, mobilisation et participation, les obstacles et défis de la citoyenneté de la femme qui ont permis de comprendre la neutralité et l’universalité du droit sur la question. Le formateur d’insister qu’exercer la citoyenneté signifie : défendre ses propres droits et chercher à les rendre effectifs, en respectant les droits des autres et en contribuant à ce que lesdits droits soient également réalisés, agir solidairement au sein de la communauté, en assumant des responsabilités et en participant activement aux décisions d’intérêt général, chercher par des moyens pacifiques, la construction d’une société juste et démocratique, où la personne humaine, considérée universellement, est la première des valeurs et où tous sont libres et égaux en dignité et en droits.

Crédit Photo : PILC

Ensuite les cinquante femmes bénéficiaires de cette formation se sont penchées sous l’égide du formateur sur les questions liées au sens et à l’importance des élections dans un Étant démocratique, l’organisation des élections, les acteurs des élections le contentieux électoral et les infractions et sanctions afférentes.

Mais alors pourquoi vote-t-on ? Le dictionnaire de science politique dit ceci : « Dans les démocraties modernes, le vote est la principale technique permettant de désigner les gouvernants ». Il faut donc comprendre que : 

  • Le vote a un lien étroit avec la démocratie : Pourquoi ? Parce que la démocratie est basée sur le respect de la volonté du peuple. L’article 21, alinéa 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ne dit-il pas que « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics » ? Or, il est très difficile de savoir ce que veut réellement un peuple. C’est pourquoi l’article précité poursuit en disant que « cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement ». Il est donc clair que le vote constitue le principal moyen qui permet de connaître la volonté du peuple. Mais tout ne s’arrête pas là. 
  • L’élection permet aux personnalités élus de devenir des représentants légitimes. Si, par exemple, quelqu’un est élu député, il devient automatiquement une personnalité connue et reconnue par la population. 

L’élection est donc un catalyseur qui transforme les besoins des gouvernés en décisions obligatoires et applicables.

            Dans le même élan, le chapitre sur le contentieux électoral a permis aux participantes de comprendre que les élections sont organisées sur la base d’une loi. Et le non-respect de cette loi peut donner lieu à des contestations par les parties impliquées. La procédure contentieuse selon le type d’élection. Une occasion de parcourir quelques articles clés du code électoral afin de les étayer davantage. 

            Enfin, un troisième module et pas des moindre est animé sur les techniques d’animation, de sensibilisation et de plaidoyer. Ont été abordés les questions sur le sens de la sensibilisation pour un vote, l’animation, les bons messages pour atteindre le public, la planification de la campagne

Avis de quelques participantes à la formation

https://fb.watch/evBTXf1JoC/