formation des journalistes

Du 20 au 22 août 2020 s’est déroulée la formation des journalistes au CEFOD, salle Multimédia de 08h à 16h. Initialement prévue pour 4 jours dans le budget, nous l’avons organisé pour 3 jours conformément à la conception des modules élaborés pour 3 jours de formation.

Les journalistes attendus étaient 50 dont 10 des régions et 40 de Ndjamena.

Par contre la saison des pluies a enclavée la ville de Lai, ce qui a fait le journaliste de la radio Effata de cette ville n’a pas pu effectuer le déplacement. Nous avons donc eu 9 journalistes venus de Massakory, Bongor, Kelo, Pala, Doba, Moundou, Koumra, Moissala et Sarh.

A Ndjamena, les 40 journalistes invités n’ont pas tous pu être là le 1er jour, car une très grosse pluie diluvienne a débuté ce jour à 5h 02mn pour s’arrêter autour de 9h. C’est pourquoi nous avons comptabilisé quelques absences au premier jour.

Les premiers participants, surtout ceux des provinces ont commencé à s’installer dans la salle vers 7h 45mn.

Viennent après les formateurs et l’équipe du PILC ;

Ensuite la Directrice adjointe du ministère de la communication représentant le ministre de la communication porte-parole du gouvernement est arrivée sous la pluie à 8h 30.

Lorsque la mise  en place a été faite et que tous les participants ont pris place, il a été fait place aux officiels pour débuter la cérémonie d’ouverture de la formation.

Ayant mis en place toutes ces règles de bonne conduite, la formation a pu débuter par la distribution des fiches des questionnaires pré test aux participants afin de tester leur connaissance sur les questions de VFFF.

Après cela 3 modules de 14 sessions ont été déroulés selon le modèle de la co-animation, une méthode participative et d’interaction avec les participants :

–        Module1    : Généralité sur les VFFF

–        Module2 : Instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux relatifs aux droits des femmes et des filles

–        Module 3 : Rôle des leaders religieux et traditionnels dans la prévention et la gestion des cas de VFFF

Le module de la Généralité sur les VFFF a commencé avec la Définition des concepts liés aux VFFF

Afin qu’il n’y ait plus d’amalgame de terme dans les informations données au public et pour mieux appréhender le phénomène des VFFF, il fallait que les termes clés soient passés au peigne fin. A tour de rôle, chaque participant a donné sa définition des termes suivants : Violence, Genre, Sexe, Violence basée sur le genre, Violence faites aux femmes et aux filles, Victime de violence, Survivante. Ensuite les formateurs ont donné les bonnes significations ou définitions de chaque mot.

Un tour d’horizon sur l’ampleur des violences Faites aux femmes et Filles dans le monde, en Afrique et au Tchad a été fait montrant la noirceur de ce phénomène qui fait des ravages mais de façon très silencieuse.

Ceci a été l’occasion pour les participants de donner chacun à tour de rôle un témoignage de toutes sortes de sévices que les femmes et filles subissent dans leurs contrées.

Les Violences Faites aux Femmes aux différents stades de la vie, à la petite enfance, à l’enfance (fillettes), à l’adolescence, à l’âge adulte et au troisième âge n’ont pas été perdues de vue comme dire que naitre femme est comme un forme car la violence commence dès la conception comme en chine où les fœtus féminins sont automatiquement expulsés pour cause de la politique de l’enfant unique et elle ne s’arrête pas même à la fin de la vie d’une femme quand on voit que des sexagénaires sont violées et certaines rejetées parce que pauvres.

Ces violences que subissent les femmes et filles sont multiples, différentes et sournoises. A la session 6 les participants ont eu l’occasion de les découvrir selon leurs typologies et formes.

Et pour clore cette partie sur les généralités, deux groupes de travail ont été formés pour permettre aux participants de réfléchir sur les causes de ces violences et surtout leur impact, conséquences sur la vie des femmes et filles.

Ensuite, la session n°10 a été assurée par elle-même. Cette session renseigne sur les instruments juridiques nationaux. Elle a cité la Constitution de la République du Tchad de mai 2018, le code pénal tchadien dans ses articles 342, 307 et plusieurs autres dispositions dudit code ainsi que la loi 001 qui énumère les différentes formes de violences et les sanctions y afférentes.

La loi 29/2002, loi 06/2002 font également partie des dispositions internes. La stratégie nationale de lutte contre la violence basée sur le genre qui met un accent particulier sur l’autonomisation des femmes ainsi que la loi 22/PR/2018 qui institue la parité dans les fonctions nominatives et électives font partie des instruments juridiques nationaux.

Selon Mme Oyal, la réalité est tout autre chose malgré l’existence de ces instruments juridiques. Elle dénonce le cafouillage qui caractérise ceux qui sont en charge de l’application de la loi qui sont des obstacles à la mise en application de ces dispositions juridiques qui sont impératives.

Dr Yédjibaye Nguéto lui emboite les pas pour dénoncer les manquements de l’Etat qui n’assure pas une véritable gouvernance juridique. Selon lui, les médias ont un grand rôle à jouer mais il s’interroge sur la responsabilité des médias qui adoptent un profil bas et qui brillent par leur silence.

Les journalistes se sont étonnés par la voix d’un des leurs venus de Bongor de la tendance générale à prôner la négociation à l’amiable quand survient une atteinte aux droits de la femme ou quand une femme est victime de violence sexuelle. Selon la journaliste de la radio Shahada, le cas des travailleuses manuelles appelées péjorativement « fonctionnaires de la rue de 40 mètres » qui sont violées par leurs employeurs mais qui ne sont pas capables de dénoncer ces derniers doit faire l’objet d’une sensibilisation accrue de ces victimes silencieuses.

Après ces échanges, Mme Ildjima va proposer que le module n°3 sur le rôle des médias dans la prévention des violences faites aux femmes et aux filles soit l’occasion de discuter de ces sujets qui ont été abordés soit traité. Elle a donné la parole aux hommes de média qui ne se sont pas fait prier pour expliquer leur rôle. Ceux-ci ont dit qu’ils sont à l’affût des informations mais que les victimes ne s’approchent pas d’eux. De même, ils ont expliqué qu’ils ne peuvent faire de la sensibilisation et jouer leur rôle de lanceur d’alerte que si des moyens pour investigation sont disponibles.

Quand bien même qu’il s’agisse de faire connaître les lois et encourager les pouvoirs publics à les appliquer, ils sont limités par des contraintes techniques et financières. De même, la sensibilisation des autorités locales et la dénonciation des crimes de violences sont considérées comme des crimes par les autorités locales qui s’en prennent aux journalistes qui auraient parlé de ces violences.

La vulgarisation des lois dans les langues locales implique une bonne connaissance des termes juridiques. Mais c’est surtout le manque de personnel qui fait obstacle à cette mission. La collaboration entre les différents acteurs de la lutte contre les différentes formes de violences fait aussi défaut.

Il faut dire que le rôle des médias se divise en 3 parties :

  • La prévention par une connaissance des lois ;
  • La couverture médiatique d’une violence par l’ouverture d’une enquête sur des faits de violence dans une région ou une communauté qui ont été portés à la connaissance d’un média ;
  • Le partenariat avec les ADH et les OSC pour une synergie d’actions.

De ce qui précède, il faut impliquer les femmes dans l’élaboration des programmes d’informations en direction des femmes pour les conscientiser sur leurs droits.

Il faut aussi faire des investigations approfondies pour documenter sur les faits de violences afin de disposer d’une base de données.

Il faut de même faire la promotion des droits de la femme et de la fille à travers des grilles de programmes, des spots publicitaires et des émissions interactives. Les journalistes sont invités à s’approprier les lois sur les violences faites aux femmes et aux filles et ils sont conviés à l’élaboration d’une stratégie de communication commune avec le PILC.

Mme Ildjima a donné par la suite un exposé sur le paysage médiatique tchadien qui est varié. Elle a dit que les médias font la promotion des droits humains, de la paix et invitent les tchadiens à un éveil de conscience. Dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, elle a déclaré que les médias sensibilisent, dénoncent, influencent pour l’élaboration des lois. Les journalistes permettent au public de comprendre le phénomène et poussent le public à lutter contre le phénomène.

Après cet exposé, une pause est accordée et les participants sont conviés à prendre un café. A la reprise, à 11 heures, la session portant sur le rôle de la presse dans la prévention des violences faites aux femmes et aux filles s’est poursuivi sous la direction d’un membre du PILC. Les recommandations générales de l’Unesco pour un bon traitement de l’information sur les violences faites aux femmes et aux filles ont été présentées aux participants.

D’après le présentateur, il faut couvrir les violences faites aux femmes et aux filles comme un sujet à part entière et les traiter comme des violations des droits humains et non comme des faits divers. Les violences faites aux femmes et aux filles ne doivent pas être considérées comme des sujets d’investigations et de reportage. Ce qui va avoir un impact sociopolitique et juridique. Il faut expliquer le contexte pour montrer le caractère systémique afin de déconstruire le fatalisme qui s’attache au phénomène. Le choix du vocabulaire est très important. La titraille dans le traitement d’un sujet sur les violences faites aux femmes et aux filles est aussi capital.

La connaissance du sujet à traiter est aussi fondamentale. La question genre doit être bien cernée par le journaliste pour lui permettre d’aborder le traitement de l’information avec clarté. Pour les journalistes, le code de déontologie impose la protection de la source de l’information. La présomption d’innocence ne peut être opposée à la victime de violences sexuelles.

Après une séance de questions-réponses, la session sur les recommandations générales pour un bon traitement de l’information sur les violences faites aux femmes et aux filles s’est achevée dans un concert d’applaudissements à 11h37mn.

Dr Yedjibaye Ngueto va prendre la parole et proposer un exercice sur les différents contenus et genres journalistiques. Selon une des participants qui répondait à une question portant sur la définition d’un magazine, un magazine est un aperçu général sur un sujet. Un autre a parlé du contenu du magazine qui est traité. Les journalistes ont expliqué ce qu’est un documentaire qui est une forme de traitement d’un sujet spécifique qui permet un éclairage sur un phénomène. Ils ont aussi défini une émission débat qui permet aux acteurs de la vie associative et des victimes d’aborder un sujet sous forme de débat. Quant aux articles de presse, leurs styles de traitement de l’information sous forme de reportage, d’analyse, d’interviews ou d’enquêtes par un journal permettent aussi de traiter d’un sujet. Un article de presse doit être illustré et comporter un angle de traitement du sujet.

Le traitement de l’information requiert une attention particulière. La diffusion des nouvelles sans vérification expose les victimes au centre de l’évènement et des violences à la stigmatisation. Les journalistes doivent améliorer leur traitement de l’information sur les violences faites aux femmes et aux filles pour éviter aux victimes la stigmatisation. Le traitement professionnel de l’information permet de sauver des vies et de combattre les préjugés dira ensuite M. Samkakréo.

La séance va être interrompue à 12h11mn pour la cérémonie de clôture. Une cérémonie présidée par la directrice générale adjointe de la communication. LA présidente du collège des conseillers du PILC a parlé du rôle des journalistes dans la prévention des violences faites aux femmes et aux filles. Prenant la parole à son tour, la DGA de la communication a déclaré que le thème des violences faites aux femmes et aux filles tient à cœur l’Etat tchadien. Elle a déclaré que ce phénomène est réel. La mission de sécurisation de la femme est confiée aux journalistes a-t-elle encore déclaré, afin de combattre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles.

Il s’en est suivi une séance de remise des attestations aux participants par la DGA de la communication. C’est ainsi que la rédactrice en chef de la radio Kar Uba de Moundou, un autre de la radio Lotiko de Sarh et de la radio Tob de Koumra ont reçu de la main de la directrice générale adjointes leurs attestations de participation. Les autres recevront les leurs après le déjeuner qui a suivi la cérémonie de clôture.